Après nos premiers essais de street food auprès d’un commerçant très sympa, et l’exploration des quartiers bleus de Jodhpur, nous avons réussi à attraper notre bus in extremis en direction d’Udaipur, ville d’eau au Sud surnommée la Venise du Rajasthan.
Le voyage en bus dure 8 bonnes heures. Nous en profitons pour nous reposer après la course de l’après-midi. Nous arrivons à Udaipur en fin de soirée, le point de dépose étant situé comme d’habitude en périphérie, et nous devons donc commander une voiture pour atteindre notre guest house située en plein cœur de la vieille ville. Notre chauffeur tient à nous emmener au plus près de notre hébergement et emprunte donc des ruelles de plus en plus étroites alors que nous arrivons au but. Petites frayeurs pour sa carrosserie quelque fois alors que nous sommes presque arrivés. Malgré son acharnement, nous sommes contraints de quitter le véhicule un peu avant d’arriver car la dernière ruelle est vraiment trop petite, mais le sens extrême du service du chauffeur l’amène à demander à un commerçant local de nous emmener à pied au bon endroit ! Bon, ce dernier nous proposera de lui acheter des services après nous avoir emmené, mais nous arrivons à bon port, c’est tout ce qui compte à cette heure !
Il est minuit passé et nous réveillons le réceptionniste de l’hôtel qui dort directement dans un lit d’appoint juste à côté de son bureau alors que nous nous présentons devant lui pour le check-in. Il nous demande si nous souhaitons rester une ou deux nuits car il a différentes chambres à nous proposer dans chaque cas. Malheureusement pour l’hôtel, nous choisissons le surclassement avec la chambre qui a sa propre salle de bain pour une seule nuit et cherchons directement un nouvel hôtel pour le lendemain ! Nous en trouvons un … juste en face !
Le lendemain, nous faisons un peu honteusement nos paquetages pour aller à l’hôtel supposé être en face. Nous faisons des allées et venues devant notre nouvel ancien hôtel, ce qui donne mauvaise conscience à Anthony, mais ne trouvons toujours pas l’endroit. Nous apercevons au bout d’un moment une sonnette sur laquelle appuyer pour appeler les gérants de cet hôtel … mais il n’y a que le boitier, pas de sonnette : pratique ! Un passant nous voyant tergiverser finit par nous pointer le détour à faire pour accéder à la guest house. Ouf !
Il est tôt mais la chambre est disponible, ce qui nous permet d’y stocker directement nos affaires. La chambre n’est pas mal du tout pour le prix et le service semble vraiment chouette. Le gérant nous amène du thé et nous propose des services de lessive. Malheureusement pas disponible aujourd’hui, nous attendrons demain ! Notre hôte nous fait une liste des choses à faire et essaie de nous faire rester une nuit de plus. Pas d’engagement prématuré, nous différons notre avis d’ici la fin de journée. Nous laissons nos affaires et partons prendre un petit déjeuner chez Pap’s Juice. Anthony est malade et le cuisiner conseille un jus de pomme chaud au gingembre pour le remettre sur pied. Marine prend un müesli banane avec de la grenade fraîche. Tout est très bon !
Nous explorons un peu la ville d’Udaipur au hasard. Nous suivons le lac Pichola mais nous retrouvons à un moment hors des sentiers battus. Malgré notre persévérance, nous ne pouvons pas faire un tour complet et devons nous résigner à faire demi-tour. Nous allons jusqu’à un point de vue sur le Lake Palace au milieu du lac, vraiment pas mal. La brume omniprésente s’estompe en fin de matinée et nous voyons mieux.
Nous déambulons dans les rues et tombons sur un magasin de street food qui a des tables et chaises en plastique dehors. Nous testons de nouveaux « plats » (plutôt des snacks) et ses pakhoras, beignets de légumes à la farine de pois chiche et au masala, sont vraiment bons.
Nous filons ensuite dans une agence de voyage pour prendre des tickets pour Agra le lendemain. Il n’y a malheureusement plus de place et il faut en principe s’inscrire sur la liste d’attente. C’est la première fois que nous sommes confrontés à un dilemme de ce genre. Tous les trains sont pris pendant plusieurs jours et nous craignons de devoir décaler sérieusement notre plan pour la suite. Après plusieurs hésitations, nous décidons de succomber au système de réservation dernière minute, via le quota taktal, pour éviter la liste d’attente. Ces places spéciales sont disponibles uniquement à partir de la veille du départ à 10h et les clients peuvent aussi se ruer dessus dans un cas de tension sur les files d’attente. Aussi nous décidons de prendre nos places quand l’agent nous confirme leur disponibilité. Le surcoût de ce type de billets et la commission de l’agent nous coûtent un bras mais au moins nous pouvons partir …
Nous reprenons ensuite notre chemin à travers la ville en direction du City Palace, un complexe de plusieurs palais érigé à partir du 16e siècle. Arrivés devant la porte principale, nous remarquons la statue d’un éléphant presque aussi vrai que nature, enchainé sur place. Pour qu’il ne s’enfuie pas ?
Derrière les façades extérieures aux allures de forteresse, nous découvrons des espaces intérieurs très richement décorés de peintures, sculptures et autres mosaïques. Une vraie merveille !
Nous ressortons en fin de journée et Anthony, assoiffé par le long périple, prend une boisson à la sortie … qu’il paie 3 fois plus cher qu’à Jodhpur dans le magasin de notre ami street foodeur … La loi de l’offre et la demande ou le prix au faciès ? Mystère ! Nous passons ensuite devant un temple où nous nous faisons alpaguer par une personne qui nous en vante la beauté, et qui nous fera finalement une visite guidée avec donation recommandée !
En sortant du temple, nous faisons la connaissance de Carole et Stéphane, en voyage intense de 15 jours avec un guide. Ils nous donnent des conseils pour la Birmanie que nous devrions rejoindre dans quelques semaines, après le Népal, car ils y ont passé de très beaux moments l’année précédente.
Nous faisons un dernier arrêt dans un magasin que Marine a repéré pour acheter du textile. Un employé du magasin nous embarque immédiatement dans un dédale de ruelles avant d’arriver au supposé vrai magasin, immense et magnifique. Nous faisons un grand tour de l’endroit mais repartons rapidement sans rien acheter, ne sachant pas trop dans quoi nous avons atterri. Notre méfiance reste toujours très active depuis Delhi et ce malgré tous les bons moments passés depuis !
Marine s’arrête encore dans une petite boutique de textile visiblement « pour touriste ». Elle essaie d’avoir une idée des prix mais dès lors qu’elle dit que ce n’est pas pour acheter tout de suite, le vendeur hausse le ton en rétorquant que si elle n’achète pas tout de suite, il arrête de discuter. Rien de mieux pour que nous partions définitivement.
Sur le chemin du retour, nous passons devant un temple très réputé, le Jagdish Temple. Nous le visitons mais ne donnons pas d’argent cette fois, malgré les incitations reçues à plusieurs reprises, échaudés par la visite guidée précédente.
Nous allons retirer de l’argent, ce que nous arrivons à faire du premier coup cette fois ! Nous cherchons ensuite où manger et terminons au Little Prince … où nous retrouvons Carole et Stéphane ! Nous passons une excellente soirée à bien manger en très bonne compagnie.
De retour à la guest house, nous continuons notre travail sur l’article de Melbourne et la Great Ocean Road pour arriver presque à terminer la rédaction du premier pays de notre carnet de voyage ! Il était temps !
Le lendemain, nous profitons de la super salle de bain, l’une des mieux équipées depuis le début de notre séjour en Inde (vive le changement de logement !), et profitons de pouvoir prendre une douche chaude. Nous partons le soir même pour Agra donc nous procédons au checkout et laissons nos affaires sous le porche. Nous laissons des affaires à laver que nous récupèrerons le soir avant de prendre le train.
Nous retournons prendre notre petit déjeuner chez Pap’s juice où nous reprenons la même chose que la veille. La voie de la guérison à coup de jus de pomme chaud gingembré pour Anthony !
Notre itinéraire du jour nous amène ensuite à Gangaur Gat, où plusieurs édifices sont en rénovation (il faut dire que la ville entière est actuellement en chantier !) et où nous tombons sur une sorte de cérémonie dont nous ignorons les tenants et aboutissants.
Nous allons ensuite dans les rues pour faire un peu de shopping. Marine s’en sort avec un patchwork et un pantalon recouvert de représentations d’éléphants.
Nous visons ensuite les quais près du City Palace pour prendre le bateau et faire un tour sur le lac Pichola. Nous mettons du temps à contourner le palais pour éviter de payer leur droit de péage. Nous nous perdons un peu et nous demandons si nous allons arriver à temps pour bénéficier du tarif réduit du matin. Douche froide : malgré notre effort sportif pour arpenter la ville, nous devons quand même payer le péage en arrivant par le sud … Dégoutés ! Nous payons cette taxe et achetons nos tickets de bateau au guichet à l’intérieur de l’enceinte du palais. Nous arrivons à obtenir le tarif du matin : c’est déjà ça de pris !
Nous faisons la queue … et voyons Carole et Stéphane sortir d’un bateau. Décidément ! Nous pouvons embarquer après la 2 ou 3è rotation de bateau devant nous. Nous mettons les gilets de sauvetage par défaut, même si cela nous paraît exagéré. Ça change des conditions de sécurité australiennes et néo-zelandaises ! La balade est sympa mais pas extraordinaire. Elle a au moins le mérite de nous donner un autre point de vue sur le lac et les bâtiments le bordant.
Après quelques minutes de navigation, nous débarquons à Jag Mandir, un hôtel de luxe aménagé dans un palais du 17è siècle. Nous déambulons un petit moment sur ce site superbe entre bâtiments, sculptures et jardin mais faisons vite le tour. Resto et spa sont bien entendu hors de prix.
Nous reprenons le bateau jusqu’au City Palace. Quitte à avoir payé la traversée, nous retournons à la porte nord pour revenir du bon côté !
Nous allons manger au même boui-boui que la veille au midi. Anthony se lâche et ose même prendre une bouteille d’eau pétillante … mais la bouteille n’est pas nette et il craint de se rendre malade.
Nous allons ensuite vers le lac Fateh Sagar, au Nord, dont nous faisons le tour (environ 9-10 km) pendant 3h au moins. C’est une belle balade. Nous voyons même des pêcheurs poser des filets et un mec ramer avec des tongs sur le lac !! Le niveau du système D nous surprendra toujours …
Nous arrivons vers la fin de journée à un festival de fleurs. Il y a plein de monde. Pas mal de marques font de la pub via ce festival, dont une entreprise de ciment !! WTF ?
Plus loin, nous croisons de nombreux magasins de street food. Nous ne nous arrêtons pas pour consommer, malgré les tentations, car nous voulons à tout prix rentrer à temps à la guest house. Nous assistons alors depuis le bord du lac au coucher de soleil derrière les montagnes. Nous étions au bon endroit, au bon moment. Le hasard fait bien les choses !
Nous rentrons ensuite à la guest house dans une atmosphère plutôt inquiétante pour nous. En effet, nous sommes contraints de traverser à l’arrache de larges routes, sans passage piétons ni feu, alors que le trafic fait de voitures cabossées et de rickshaws est incessant, de nuit à la seule lumière des phares défilant devant nous à toute vitesse. Nous nous posons vidés et ravis d’avoir survécu dans la zone commune sous le porche et attendons notre linge en nous reposant de notre journée. La faim nous tenaillant, nous descendons à tour de rôle jusqu’à un stand de street food tout près servant un plat nouveau pour nous à base de galette de pomme de terre écrasée dans un jus parfumé aux épices et d’autres accompagnements sucrés-salés typiques du Pani Puri. C’est bon et pas cher.
Nous apprenons qu’un coréen part via le même train que nous depuis la guest house. Nous nous mettons d’accord pour partager une voiture et lui demandons de patienter, le temps que notre linge, qui se fait bien attendre, arrive. Après un moment de stress et plusieurs relances, nous arrivons à récupérer notre linge propre et partons à la gare avec un chauffeur Uber. À la station, nous prenons des samoussas que nous partageons avec notre compagnon. Le train de nuit entre en gare et nous rejoignons nos wagons respectifs. Juste avant de partir, notre ami nous donne des barres protéinées ! Cela pourrait s’avérer utile au vu de notre maigre pitance.
Nous nous asseyons sur les lits du bas. Classe AC3 (3e classe un peu confort, avec chauffage !!!) oblige, des membres de l’équipage nous apportent draps et couvertures. Un indien veut assez vite dormir et nous force à faire nos lits à tour de rôle puis à y monter. Nous utilisons nos sacs comme oreillers pour garder nos affaires près de nous, après avoir lu diverses choses sur les vols dans les trains.
La cité d’Agra, son Taj Mahal et son fort rouge allaient nous ouvrir les bras, après notre première nuit dans un train couchette local. Un excès de confiance dans nos essais de nourriture urbaine allait également amener ses premiers désagréments digestifs … Mais ça, c’est pour le prochain article !
PS : les cartes, pour un très bon prix !