Après nos débuts éprouvants à Delhi (cf. Article précédent), nous avons très vite fui la capitale pour chercher des jours meilleurs dans la ville de Jaipur. À flux tendu dans notre organisation de voyage, nous planifions Jaipur dans le train et fignolons un article pour le blog. Le voyage se passe sans encombre mais nous comprenons mal les affichages dans le train sur les arrêts intermédiaires et nous descendons à une station trop tôt ! Comble de la honte, nous embarquons avec nous les deux chinoise tous justes réveillées …

Nous nous rendons compte de l’erreur alors que nous voyons sur notre GPS que nous sommes encore un peu loin de Jaipur et qu’il n’y a pas Internet dans le coin alors que la ville est censée être l’une des plus grosses du Rajasthan. Il nous est difficile de commander une voiture Uber avec notre téléphone à cause de cela mais heureusement les chinoises sont là car elles peuvent étrangement faire cette commande en ligne avec leurs téléphones. Nous attendons notre chauffeur à l’entrée de la gare ou de nombreux tuk tuk tentent de nous convaincre de voyager avec eux à des prix délirants … Quelques taxis avec de vraies voitures tentent également de nous convaincre pendant notre attente. Certains tentent même d’usurper l’identité de notre chauffeur en simulant une conversation téléphonique dans leur propre véhicule, pendant que nous discutons au téléphone avec le vrai. Heureusement que l’application nous donne la plaque d’immatriculation du véhicule … Nous sommes toujours un peu plus surpris et déçus de ce niveau de créativité dans l’arnaque et espérons que Jaipur sera moins difficile que Delhi à vivre.

Pour l’heure, nous montons dans le bon véhicule et filons vers le centre de Jaipur pour une bonne centaine de roupies (que nous n’aurions pas dû dépenser). Nous visons un point médian entre la destination des chinoises et la nôtre et arrivons au bout de 15 min.

Nous disons au-revoir à nos sympathiques compagnes d’infortune (désolé de vous avoir entraînées là dedans !) et rejoignons notre logement à pied après quelques difficultés pour traverser un gros axe routier sans se faire tamponner.

Arrivés à destination, nous nous excusons pour notre gros retard et notre hôte nous montre notre chambre super sympa et vraiment bien équipée, avec même une kitchenette.

Nous déposons nos gros sacs et souhaitons repartir vite pour ne pas perdre trop de temps … mais c’est sans compter nos téléphones qui n’ont plus de batterie et ne peuvent accéder au réseau internet mobile. Nous ne nous sentons pas assez armés pour arpenter une grande ville indienne sans possibilité d’utiliser nos téléphones. Cela nous semble en effet le meilleur moyen pour se jeter dans la gueule du loup et y laisser pas mal de plumes roupies.

Au bout d’une petite heure, Anthony règle le problème d’internet sur son téléphone et nous prenons notre batterie externe pour charger au moins un téléphone dans notre poche. Il nous faut maintenant manger et nous filons dans un café non loin de là pour prendre de la nourriture à emporter et ainsi éviter de perdre trop de temps. On en perd malgré tout car l’établissement semble être d’un certain niveau de standing et nous prépare un peu « trop bien » notre sac à emporter.

Le temps passe et nous décidons de visiter au moins un site avant la fin de la journée : le temple des singes. Nous commandons un chauffeur via Uber car nous ne sommes pas encore sereins sur les négociations de rickshaws. Celui-ci arrive rapidement et Anthony lui redonne la destination en entrant dans le véhicule : « monkey temple ». Problème : le temple n’est accessible qu’à pied depuis une porte de la ville appelée Galta Gate et ceci semble perturber le chauffeur qui ne parle pas anglais. Nous mettons plusieurs minutes à lui faire comprendre qu’il doit nous emmener à cette fameuse porte de la ville et non au temple, ce qui lui demanderait de faire un énorme détour qui ruinerait notre budget transport.

Nous mettons environ 20 min à atteindre la porte. Le chauffeur nous dépose près d’un vendeur qui vient directement nous proposer des sachets de cacahuète pour nourrir les singes du temple. Nous refusons et partons vers le début du chemin de montagne menant à notre objectif, équipés de notre repas à emporter que nous n’avons toujours pas attaqué !

Nous commençons l’ascension et déjà nous apercevons des singes fouillant ça et là en quête de nourriture, se battant si nécessaire entre eux pour piquer celle du voisin. Ce sont aussi chiens, chèvres, vaches et cochons qui mènent tous leur petite vie sur ce chemin. Une question essentielle nous taraude alors : vont-ils aussi tous au temple des singes ?

Des locaux démarrant l’ascension juste devant nous prennent un bâton de bois par terre pour pouvoir les garder à distance et nous réalisons que nous sommes un peu fous d’emmener notre repas du midi avec nous vers le sommet car nous avons toutes les chances d’attirer les nombreux singes traînant un peu partout. La crainte est confirmée lorsque nous essayons de nous poser dans un coin de la piste pour commencer notre repas alors que des singes se rapprochent de nous, curieux d’abord et envieux ensuite. Marine, qui a pris un bâton pour faire comme les locaux, tente d’éloigner un singe proche en l’agitant vivement mais ceci à l’effet inverse et met le singe dans une position de défi. Nous ne tentons pas le diable, rempaquetons la nourriture et continuons la montée à la recherche d’un autre spot plus calme. En somme : courage, fuyons ! L’animal ne nous fait pas vraiment peur en soi mais nous ne voulons pas risquer une griffure ou une morsure qui nous demanderait d’aller à l’hôpital en raison du risque de rage.

Nous continuons de monter et trouvons au bout d’un moment un passage dans animaux proches. Nous dégainons rapidement notre repas et mangeons nos plats principaux à la va vite avant d’être rattrapés cette fois ci par des adolescents et enfants qui nous mendient à manger de façon virulente. Encore une fois nous prenons la poudre d’escampette et continuons l’ascension jusqu’à un croisement. Nous bifurquons alors temporairement vers un lieu secondaire de la zone, le temple du soleil construit au sommet d’une montagne offrant une vue superbe sur tout Jaipur. L’endroit est d’autant plus agréable que nous croisons Dipty, un jeune étudiant de 21 ans tapant la discute avec tous les touristes arrivant en haut. Il a l’esprit vif et semble déjà avoir un certain recul sur la vie, ce qui nous permet d’avoir une discussion intéressante durant une bonne heure, pendant que nous mangeons enfin notre dessert ! Nous comprenons au bout d’un moment que notre interlocuteur habite pas loin car son frère est également là à aider le moine du temple.

Nous finissons par faire un petit tour du temple et par admirer la superbe vue sur la ville, avant de voir une scène rocambolesque où des singes volent des fleurs mises en offrande dans le temple pour les manger, faisant tomber des objets dans la précipitation, ce qui fait réagir le moine qui tente alors de les chasser avec vigueur. Nous repartons alors vers le temple des singes après avoir récupéré les coordonnées de Dipty.

Sur la route, nous traversons une petite zone d’habitations, hébergeant quelques villageois, et probablement quelques moines, où l’on entend ce qui semble être une musique traditionnelle religieuse. Nous arrivons ensuite à un temple de prière près d’un bassin où un moine nous dit qu’il faudra payer une petite somme pour chaque appareil photo utilisé. Nous décidons alors que seule Marine prendra des photos pour ne pas flamber et Anthony range son téléphone bien au chaud dans sa poche.

Nous arrivons alors dans un passage situé entre deux falaises où le spectacle est fabuleux. De nombreux singes vivent en effet leur vie ici, escaladant les falaises, cherchant de la nourriture ou se poursuivant les uns les autres en frôlant parfois de près les touristes. En plus des macaques déjà aperçus sur la route, nous voyons nos premiers langurs au visage noir caractéristique. L’un d’entre eux essaie d’ailleurs de tirer le pantalon d’Anthony, sans doute pour lui glaner une cacahuète qu’il ne possède pas, mais celui-ci esquive pour encore une fois éviter une griffure malencontreuse. Un peu plus bas, nous croisons des gamins qui jouent au criquet dans une cour au milieu de bâtiments historiques. Une scène complètement inimaginable en France.

Nous finissons par rebrousser chemin pour rejoindre le moine qui nous a prévenu qu’il faudrait payer pour les appareils photo. Quelques jeunes semblent en ébullition suite à la visite d’un léopard que nous venons apparemment juste de manquer ! Les jeunes nous montrent les singes qui sont tous remontés sur les toits comme preuve de son passage. Le moine de la zone confirme en disant que le léopard est venu boire au bassin. Nous sommes stupéfaits par une telle rencontre et surpris qu’ils n’aient pas eu peur. Ils nous expliquent que les léopards ne s’en prennent pas aux humains car ils ont assez de proies faciles avec les singes. Information bonne à prendre en cas de rencontre privée plus tard ! Nous finissons par payer pour l’appareil photo de marine puis entamons le retour vers la Galta Gate.

Alors que le soleil se couche, Dipty nous aperçoit depuis sa position surélevée près du temple du soleil alors que nous redescendons dans la ville et nous sommes de voir le coucher de soleil depuis le temple. Nous avons un peu la flemme de refaire une ascension mais sommes curieux de profiter de cette superbe vue pendant l’heure dorée. Nous remontons donc et voyons un super coucher de soleil sur tout Jaipur. Session photos obligatoire dont certaines avec Momiji. Une musique indienne raisonne en fond. Marine se sent particulièrement bien dans cette ambiance.

Nous remettons nos chaussures (nous devons en effet les enlever dans les temples ici) et marine se fait apposer un tikka, sorte de pastille rouge, sur le front pour lui porter bonheur. Elle a également le droit à un bracelet rouge et jaune.

Nous disons au-revoir à nos hôtes et entamons cette fois ci définitivement la descente de retour dans la ville. Nous croisons des français sur la route que nous avions entraperçus un peu plus tôt au temple du soleil. Nous terminons la descente avec eux et échangeons sur notre journée et nos voyages passés et à venir. Un des couples du groupe termine un voyage d’un an sur la route de la soie ! Impressionnant et inspirant ! Nous arrivons en bas alors que les derniers rayons du soleil rougeoient dans le ciel. Les français nous accompagnant rentrent à pied tandis que nous commandons un chauffeur pour notre BNB car il n’est plus possible de continuer les visites à cette heure.

Nous terminons la soirée dans un restaurant recommandé par notre hôte mais le repas est moyen et la propreté laisse à désirer, tant au niveau de la table que de la salle de bain, jusqu’aux bouteilles de soda que nous n’osons pas boire au goulot car elles collent … Pour finir, la note n’est pas compréhensible et nous demandons le détail … qui magiquement permettra d’arriver à un total moins élevé. Comme nous a dit Dipty dans la journée, conscient des problèmes dans son pays qu’il n’assume pas, c’est l’Inde magique (Magic India). Nous nous couchons rapidement en rentrant.

Le lendemain, 24 décembre 2019, nous décidons de prendre notre petit déjeuner dans un hôtel réputé à proximité de notre chambre pour profiter de leur roof top. Nous y croisons des français avec qui nous discutons voyage. Leur fonctionnement est intéressant car ils travaillent beaucoup 8 mois sur 12 en saison ce qui leur laisse 4 mois de libre tous les ans qu’ils utilisent pour voyager. Culinairement parlant, nous nous essayons au Lassi sucré et Anthony tente le masala chai, le thé lacté et épicé typique du pays, tandis que Marine arrive à commander son premier thé sans lait, simplement appelé ici thé noir (black tea). Les essais sont réussis et nous adhérons à ce que nous avons commandé. Anthony ne veut plus jurer que par le masala chai d’ailleurs.

Sur conseil de nos amis français du jour, nous essayons de réserver notre train pour notre prochaine destination via l’hôtel où nous prenons notre petit déjeuner mais le gérant essaie plutôt de nous envoyer vers une agence de bus. Nous ne sommes pas chauds après avoir vu les avis en ligne de cette agence et décidons d’aller à la gare nous-même. Arrivés sur place, nous découvrons une jolie gare, toute colorée de riches peintures.

De plus, aucun arnaqueur à la Delhi et cela nous fait un bien fou de juste avoir à demander à une personne au comptoir normal où se trouve le guichet pour touristes pour avoir la véritable information . Nous devons cependant passer un peu de temps au dit guichet car nous n’avons pas encore la culture du chacun pour soi et nous faisons griller par plusieurs locaux (au guichet spécial touristes, oui …) avant de pouvoir enfin demander nos billets. En gros aventuriers que nous sommes (ou par excès de confiance), nous demandons des tickets en seconde classe (2S), la plus basse classe disponible, afin d’éviter de brûler notre budget à chaque trajet. En bonus, la personne qui nous vend les tickets est bien plus sympa que celle du bureau spécial touristes à Delhi ! La capitale est vraiment un monde à part … Billets en poche, nous appelons un chauffeur pour aller vers le palais des vents, première attraction phare de la journée, et ses alentours. Le palais est joli mais est tout petit et donc pas du tout aussi impressionnant que laissent penser les photos qui traînent sur internet.

Nous continuons ensuite par déambuler dans le bazar et les rues environnantes jusqu’à atterrir au city palace où nous nous faisons alpaguer par des rickshaws dont un qui a l’air sympa, parle un peu français et a des photos avec Valérie Bonneton qu’il aurait emmené faire un tour de la ville ! Il nous propose à notre tour un deal pour visiter de nombreux sites dans la ville pour 300 roupies mais nous refusons. Après réflexion et connaissant la suite de la journée, nous regrettons un peu. Le city palace est payant et protégé par une muraille, ce qui nous empêche de voir quoique ce soit . D’après les échos des voyageurs, le site n’est pas si intéressant que ça et cela ne nous encourage pas à payer pour voir, sans compter que la file d’attente monstrueuse risque de nous empêcher de faire quoi que ce soit d’autre.

Nous décidons donc de retourner vers Johari Bazar, très typique de la ville, et de parcourir la rue jusqu’au parc où se trouve l’Albert museum. Sur le chemin, un local nous rattrape se présentant comme un artiste joaillier qui fait des choses différentes et à qui les gens ne laissent pas sa chance etc. On discute de la fracture entre occidentaux et indiens et nous lui expliquons qu’il est difficile pour un touriste de faire confiance en Inde au vu de ce que l’on trouve dans certains coins, Delhi en tête. Après tout son speech, on décide d’aller voir car nous sommes touchés par son discours et nous tombons sur un appartement avec des artisans dans une pièce, une zone pour les articles en or, et une autre pour ceux en argent, contenant chaque fois matériaux et produits finis. Les produits sont plutôt jolis pour certains mais semblant souvent présenter des défauts, nous laissant penser à des produits de qualité moyenne voire un attrape touristes. D’ailleurs, étrangement, notre soi-disant interlocuteur artiste est maintenant un pur marchand assumé avec le discours adapté. Nous nous sentons bêtes d’avoir succombé à ce traquenard et filons gentiment hors de la zone de vente alors que l’on nous montre de nombreuses choses espérant que nous allons acheter.

En plus d’être écœurés d’avoir succombé à ce discours pour rien, nous avons perdu pas mal de temps et nous doutons avoir assez de temps pour faire nos visites … Nous galérons en plus à sortir des ruelles pour retourner au Johari Bazar. Une fois de retour, nous reprenons l’exploration de cette route et de ses étals jusqu’à arriver à un croisement avec un autre bazar de textile très habilement décoré par des guirlandes suspendues au-dessus de la route. Il ne nous en faut pas plus pour nous laisser porter et en commencer l’exploration.

Nous profitons de croiser un restaurant local proposant de bons thalis pour manger avant de reprendre la route vers le parc où se trouve l’Albert museum.

Comme pour Delhi, un peu de vert nous fait du bien après les épisodes denses des bazars. Toujours pas mal de rabatteurs pour nous emmener ici ou là, en tuk tuk ou à cheval, mais c’est nettement plus calme. Le parc n’est pas très propre mais nous pouvons y voir plein de tamias (sorte d’écureuil), un beau cheval noir tout pimpé pour attirer le chaland, des vaches et des chiens comme toujours, et des rats se prenant pour des taupes. Le joli musée trône fièrement au milieu du parc et nous en faisons joyeusement le tour.

Le temps passe et nous décidons d’aller visiter le palais de l’eau et le fort d’Amber avant la fin de la journée, mais il faut sortir du centre-ville pour cela. L’application Uber nous propose des prix délirants pour faire le trajet. Qu’à cela ne tienne, il est temps pour nous de tenter notre première négociation de rickshaw !

Nous continuons donc notre chemin en recherche d’un véhicule et finissons par tomber sur un papi au regard malicieux. Il fait vraiment penser au doc dans Retour vers le futur, mais avec la peau bronzée et les cheveux plaqués. Nous entamons la discussion en lui proposant 50 roupies pour quitter le centre et celui-ci rigole, toujours de façon malicieuse, mais nous invite à monter. Il nous glisse également que le trajet coûte 200. Nous ne savons pas trop ce que ça veut dire en termes de négociation et montons donc à 80. Le papi rigole encore et nous dit de monter. Nous hésitons mais montons en précisant bien que le prix est acté pour nous.

C’est parti pour une furieuse cavalcade au cœur de la ville ! Papi malin est également particulièrement impétueux ! Il se faufile mieux que tout le monde, si bien que nous avons l’impression d’avoir misé sur le bon cheval à l’hippodrome de Longchamp. Il ira en revanche jusqu’à dégommer le rétroviseur d’un de ses concurrents, sans même lui donner quoique ce soit d’autre qu’un « la ferme » en indien (c’est comme ça que nous le comprenons en tout cas) quand la victime se plaint. C’est vraiment surréaliste à vivre quand on se retrouve au milieu du trafic !

Après cet épisode rocambolesque, super papi s’arrête sur le bas-côté et nous doutons qu’il ait bien compris la destination. Il descend et va vers un commerçant d’une cahute locale, puis revient avec une sorte de petit sachet carré. Il vide le contenu du sachet dans sa main, puis fourre le tout dans sa bouche, avant de faire des bruits très étranges, comme une toux grasse intense. Un moyen de se décontaminer de la pollution ambiante ?

Nous repartons de plus belle à toute berzingue dans les ruelles puis sur les routes principales vers la sortie de la ville. Nous arrivons alors au palais des eaux, où notre chauffeur nous arrête avant de nous demander … 200 roupies ! Gros problème, nous restons dans le véhicule et lui expliquons de nouveau le deal défini au départ. Celui-ci rigole mais a l’air de refuser l’offre. Des locaux s’approchent et demandent en hindi ce qu’il se passe. Nous comprenons que notre chauffeur change un peu l’histoire en disant que l’on a menti en changeant le prix. Anthony rétorque en anglais et un jeune autour propose 100 roupies pour solder le débat. Nous acceptons, ayant gagné significativement par rapport au prix du Uber que nous ne voulions pas payer. Nous descendons après avoir attendu que le chauffeur nous rende la monnaie sur … 200 roupies ! Nous ne sommes pas fiers de cette dernière provocation mais n’avions rien d’autre sur nous ! Le jeune chauffeur qui a débloqué la situation nous propose alors … de partir avec lui en rickshaw pour notre prochaine destination ! Nous comprenons maintenant mieux son « aide ». Nous lui donnons notre prochaine destination et il nous propose 80 roupies. Anthony descend à 50 et le chauffeur accepte. Il est enfin temps d’aller visiter le palais des eaux, maintenant que toute la paperasse est faite.

Le palais est magnifique. L’eau qui l’entoure et les nombreux oiseaux qui survolent les lieux rendent la scène très poétique. Il faut toutefois s’abstraire des déchets au bord de l’eau et des nombreux commerçants ambulants aux alentours, zone touristique oblige, mais l’ambiance globale est vraiment agréable.

Certains vendeurs proposent même de nous habiller en tenue traditionnelle pour prendre une photo devant le palais. Nous refusons mais pas mal de locaux autour sautent le pas.

Cela fait maintenant 10 petites minutes que nous prenons des photos et qui revient nous voir ? Super papi ! Celui-ci nous dit qu’il est temps de partir pour le Fort d’Amber. Il n’a peur de rien ! On sent qu’il a de la bouteille. Nous ne sommes malheureusement pour lui pas si naïfs et lui disons de ne pas nous attendre car nous avons un nouveau chauffeur. Toc !

Après encore quelques minutes sur place, nous retournons voir le jeune chauffeur avec qui nous avions négocié et partons vers le fort avec lui. Le voyage se passe cette fois sans encombre et sans rétroviseur cassé. Nous arrivons au fort où nous payons le prix négocié sans surprise et nous lançons à l’assaut des nombreuses marches nous séparant du bâtiment historique. Nous faisons plusieurs arrêts photos durant l’ascension pour profiter de la vue.

Une fois en haut, nous prenons nos tickets, assez chers, et entamons la visite de l’intérieur du fort. Nous y passons pas mal de temps alors que le soleil se couche et prenons plein de photos. Ce fort est juste trop beau.

Nous redescendons de l’autre côté et nous nous perdons un peu avant de retrouver la route.

Nous essayons alors d’aller au son et lumière dont notre hôte nous a parlé la veille lors de notre arrivée, avec des projection sur le fort et une bande son, mais la sortie que nous avons suivie est très loin de l’entrée et nous n’avons pas de tickets à quelques minutes du début. Nous décidons d’abandonner l’idée et marchons plutôt le long de la route jusqu’à un parking depuis lequel nous espérons voir une partie du spectacle. Nous avons bon espoir car des locaux sont aussi sur le parking en famille.

Après une longue attente, et n’ayant toujours rien aperçu, nous décidons de commander un chauffeur pour rentrer. L’endroit est assez éloigné de la ville, ce qui rend l’opération difficile car aucune voiture ne semble vouloir prendre la course. Nous insistons pendant plusieurs minutes, sans succès. Nous avons de la chance dans notre malheur car nous entendons alors un peu de musique au loin et voyons le fort s’éclairer ! Nous assistons alors pendant quelques minutes au spectacle déjà sympathique de loin pendant lesquelles les jeux d’éclairage sur le fort évoluent tandis qu’une voix off semble raconter des choses inaudibles d’où nous sommes entre deux morceaux de musique indienne. Le résultat est très acceptable pour du gratuit et nous avons même quelques photos en prime. Malheureusement, nous n’avons pas le pied de l’appareil photo et les résultats ne sont pas à la hauteur de ce que nous avons vu.

Nous continuons pendant le spectacle de chercher un chauffeur, mais les prix affichés sont hallucinants à chaque fois que nous arrivons péniblement à en atteindre un. Nous répétons donc patiemment notre requête jusqu’à enfin gagner 100 roupies sur le prix, le ramenant à un niveau acceptable pour la distance à parcourir. Nous attendons notre chauffeur 10 minutes en continuant de suivre le spectacle.

À notre arrivée, nous demandons au chauffeur de nous emmener directement vers un restaurant chic pour passer la soirée. Nous sommes en effet le 24 décembre et il serait criminel de ne pas marquer le coup pour le réveillon ! Direction donc le Peacock Restaurant pas loin de notre chambre. Nous nous faisons bien entendu plaisir en ce jour spécial et en profitons pour goûter des currys bien exécutés avec du riz au citron. Anthony s’essaie également à la limonade grenade romarin, un délice, et nous finissons par un dessert : le Gulab Jamun, des boules de pâte cuite marinées dans du sirop à base de cardamome, un dessert que nous affectionnons particulièrement, mais pour la première fois servis chauds, ce qui le rend encore meilleur. Au-delà de la nourriture bien exécutée, l’ambiance est également très agréable : nous sommes sur un roof-top avec des couvertures épaisses pour nous protéger du froid. Avec de la musique traditionnelle en fond sonore, nous nous sentons comme des coqs en pâte.

Nous dépensons une fortune pour notre repas comparé aux repas habituels. Mais bien entendu, c’est très relatif ici. Concrètement, nous dépensons 1700 roupies soit un peu plus de 21 € seulement pour deux ! Allez trouver un bon restaurant à ce prix pour Noël en France !

De retour à notre chambre, Marine finit de sélectionner les photos pour notre article de Noël puis va se coucher, pendant qu’Anthony galère à finaliser l’envoi, ne lui laissant que 4h de sommeil avant d’aller prendre le train le lendemain matin. Eh oui, nous partons dès le 25 décembre vers notre prochaine destination : Pushkar !

Nous nous réveillons donc le lendemain à 5h pour prendre le train de 6h15. Nous rassemblons nos affaires, faisons nos sacs et quittons l’appartement. Le voyage à pied de nuit dans les rues de Jaipur se passe sans encombre et nous trouvons sans trop de problème la voie d’où part le train. Trouver le wagon est un peu plus compliqué mais pas insurmontable. Nous découvrons ce qu’est un wagon 2S : 3 personnes par banc, aucune nourriture servie à bord contrairement au train depuis Delhi, des fenêtres qui ferment mal et donc laissent passer le froid. Nous ne restons que 2h dans le train avant d’arriver à Ajmer, destination intermédiaire indispensable car aucune gare ferroviaire à Pushkar, mais c’est suffisamment long pour que nous soyons transis de froid. Nous arrivons finalement à Ajmer (et non pas dans une gare différente contrairement à notre erreur entre Delhi et Jaipur) sans encombre !

La suite de la journée nous demandera un peu d’énergie pour chercher un bus fantôme bon marché menant à Pushkar sans tomber dans le piège des tuk tuk omniprésents. Le voyage nous offrira encore de nouvelles occasions de voir le gouffre entre la culture indienne et la nôtre (payer pour donner de l’herbe à une vache ?) avant d’arriver dans la relativement paisible Pushkar qui ne nous laissera pas indifférents. Mais il va falloir attendre le prochain article pour en savoir plus !

En attendant, on vous laisse. Notre dromadaire est garé en double file.

PS : les cartes, pour seulement 1700 roupies. Une aubaine !