Bien le bonjour à tous ! Nous sommes heureux de vous retrouver !

Aujourd’hui direction le “Centre Rouge” Australien. Situé dans la région “Northern Territory” ou “Territoire du Nord” en français, à l’ouest du Queensland, on y trouve de superbes massifs rocheux en plein milieu d’immenses plaines désertiques de sable et de terre rouge, comme posés là.

Ces gros cailloux rouges fascinent les nombreux voyageurs faisant le détour pour les voir, si bien que pour beaucoup, ils font partie des lieux emblématiques d’Australie.

Intrigués par cet engouement, nous avons décidé d’aller nous perdre quelques jours dans le bush australien à notre tour.

Jour 1

C’est donc depuis Sydney (cf. Article précédent) que nous prenons l’avion, direction Ayers Rock.

Nous sommes déjà ébahis dans l’avion alors que nous survolons les différents paysages du bush australien. L’engin vole en effet suffisamment bas pour que nous puissions découvrir de véritables fresques naturelles se renouvellant sans fin au fil de notre progression, tantôt à dominantes blanches, ocres ou rouges.

L’arrivée à l’aéroport se passe sans encombre. (Très) petit aéroport oblige, nous sommes débarqués sur le tarmack désert : notre avion est le seul à ce moment précis. Le contraste climatique avec Sydney est saisissant : il fait 37°C d’une chaleur sèche, et le soleil tappe très fort. Les plats montagnards de la semaine précédente en France nous paraissent très loins … Un autre phénomène est frappant : il y a des mouches, plein de mouches. Et la mouche des bushs ne vole pas autour de vous, elle vous tourmente avec 10 copines, en permanence. Il est d’ailleurs recommandé de porter des chapeaux à filets pour moins subir ces créatures sataniques. Pour notre part, nous faisons avec les moyens du bord.

L’aéroport est si petit que le hall d’arrivée et son unique tapis à bagages sert également aux enregistrements pour les départs, et héberge les guichets de locations de voiture. Sitôt nos sacs à dos récupérés, nous nous dirigeons vers ces derniers.
En effet, 300 km séparent les 2 sites principaux que nous souhaitons voir et la voiture est une option intéressante pour être autonome dans ces conditions. Nous avons donc opté pour cette solution et allons récupérer notre bolide.

Nous faisons très rapidement nos premiers kilomètres de voiture en Australie ! La prise en main de la voiture nécessite quelques ajustements par rapport à la France : ici, on roule à gauche ! Après quelques erreurs de positionnement mais aussi d’utilisation des essuie-glaces pour indiquer que l’on veut tourner (les commandes au volant sont aussi inversées !), nous arrivons à donner le change et à progresser sur le bitume.

Sur la route, nous voyons des zones ayant souffert des feux de bush.

Nous atteignons rapidement l’auberge de jeunesse du coin. L’endroit sent l’eucalyptus à plein nez. On se croirait comme dans un sauna avec la chaleur sèche, mais avec l’odeur d’un hammam, vous saisissez ? Nous nous posons car nous sommes en début d’après-midi et qu’il est très fortement déconseillé d’aller faire les visites des sites rocheux à cette heure, où pratiquement aucune ombre n’est disponible alors que plusieurs heures de marche sont nécessaires.

Comme à Sydney, nous croisons beaucoup de francophones avec de nombreuses histoires de voyage à raconter et cela durera les jours suivants.

Fait notable durant nos repérages à l’auberge : nous rencontrons enfin notre premier pigeon depuis que nous avons mis le pied sur le territoire australien. Mais voilà, Australie oblige, il ne pouvait pas être normal. Celui-ci se la joue en effet avec une coupe de cheveux digne d’une pub pour gel coiffant. Nous le surnommerons donc Elvis.

Après avoir déliré sur Elvis et pris plus ample connaissance des lieux et alentours, nous nous préparons pour une petite excursion en soirée pour admirer Ayers Rock pendant le coucher de soleil.

Conduire en direction de l’énorme rocher est très impressionnant : ce dernier est visible de très loin, et on se sent de plus en plus petit au fur et à mesure que l’on s’en approche, par une route assez longue toute en lacets rendant l’approche très progressive.

Un spot est prévu pour admirer le rocher lors du coucher de soleil et nous ne sommes pas les premiers sur place ! Le coucher de soleil est magnifique : la pierre rouge-orangée flamboie de plus belle sous les rayons du soleil couchant.

Nous rentrons à l’auberge, déjà conquis par le colosse rouge.

Nous nous levons aux aurores le lendemain matin pour nous confronter au rocher de jour. Dans le désert rouge, il est recommandé de marcher tôt le matin et de terminer avant 11h pour éviter les problèmes graves liés à la chaleur : insolation, déshydratation ou encore brulures. De nombreux panneaux sont présents partout comme autant de piqûres de rappel aux touristes imprudents.

Nous nous dirigeons de nouveau vers Ayers Rock, appelé également “Uluru” par les aborigènes. Le rocher est en effet rattaché à de nombreuses légendes de la période mythique du “Dreamtime” de ce peuple ancien, ou “temps du rêve”, qui désigne pour eux le temps précédant la création du monde par les esprits ancestraux.

Nous arrivons alors qu’une visite guidée par un ranger de la région commence. Nous apprenons de nombreuses choses durant cette présentation, et notamment qu’une tribu aborigène habitait cette émergence et utilisait ses aspérités comme autant de “pièces” aux rôles bien différents. Nous voyons plus particulièrement une école et une cuisine, ornées de nombreuses peintures rupestres. D’autres espaces encore sont sacrés et strictement réservés aux hommes ou bien aux femmes en fonction de l’endroit (le rôle de chaque sexe est clairement identifié dans cette culture). Les photos y sont interdites par respect. Nous voyons de plus comment les hommes chassaient avec le boomerang (qui n’était pas nécessairement fait pour revenir tout seul) en visant les jambes des kangourous et autres proies d’intérêt. Les aborigènes se nourrissaint aussi d’insectes, comme la fourmi-miel et sa poche sucrée dont ils étaient friands, ainsi que de différents fruits comestibles du bush.

La ranger nous explique également que le rocher est rouge à cause de l’oxydation du fer présent en abondance dans la roche. Autrement dit, le rocher “rouille” ! La zone est plus généralement très ferreuse ce qui explique la prédominance des teintes rouges au sol.

La visite terminée, nous nous lançons un peu tardivement dans la marche autour du rocher pour profiter de ses autres profils et prenons le risque de marcher à des heures chaudes (ça vallait le coup de mettre des panneaux partout …) mais heureusement nous avons pas mal d’eau. Nous recontrons sur le trajet un couple d’australiens, Alan et Sue, qui font comme nous et se hâtent de faire le tour après avoir suivi la guide. Nous sympathisons et sommes content de pouvoir discuter en faisant la marche qui durera au final plus de 2 heures. Nous cuisons dans le désert jusqu’aux environs de 13h mais repartons avec de nouvelles photos et une invitation à manger dans la région de Victoria que nous atteindrons après notre road trip sur la côte Est ! À bientôt A & S !

De retour au QG, nous nous posons un temps pour manger avant de faire une activité à l’ombre l’après-midi : une session d’initiation au didjeridoo par un musicien ayant plus de 20 ans d’expérience avec cette famille d’instruments. Sa démonstration est impeccable mais la simple production de son par les débutants n’est pas chose aisée. C’est très technique car il faut réussir à rapidement inspirer par le ventre, puis expirer fortement tout en décontractant les lèvres pour “les faire vibrer” (difficile à expliquer autrement, mais le son produit est proche de ce que font régulièrement les chevaux) … cycle que l’on doit répêter de nombreuses fois par minute.

Après le cours, nous tombons sur une nuée de cacatoès (chose on ne peut plus normale en Australie …) et nous rentrons de nouveau au QG pour passer une fin de journée plus tranquille.

Jour 2

Le lendemain, nous rempaquetons nos affaires en vue de migrer en début d’après-midi vers Kings Canyon à 300km de là. Programme de la matinée avant de prendre la route : la chaîne des Olgas ou Kata Tjuta, une succesion de massifs toujours aussi rouges où de belles marches attendent les randonneurs. Malheureusement, nous avons trop tardé le matin et ne pouvons raisonnablement pas faire tour complet qui est coupé à partir de 11h et/ou 36°C (il fera jusqu’à 40 °C ce jour-là). Nous nous rabattons donc sur la marche de Karingana (2h environ) qui nous offre des points de vue fantastiques pour faire des photos sous stéroïdes.

Cette marche sportive comporte beaucoup de dénivelé mais contre toute attente, Momiji tient le choc et nous a bien suivi durant toute la grimpette.

Nous partons directement après la visite des Olgas pour Kings Canyon, notre premier “long” voyage en voiture chez les Aussies, et donc la première fois que nous prenons les précautions adaptées : faire le plein d’essence avant de partir alors qu’il nous reste plus de la moitié du réservoir (on comprend ce que veut dire “Densité de population = 3 habitants / km²” car il est possible de faire plus d’une centaine de kilomètres sans croiser aucun shop ni aucune station service); remplir nos réserves d’eau de plusieurs litres par personne.

Le voyage se passe bien, malgré encore quelques tentatives d’utiliser les essuie-glaces comme clignotants, et nous arrivons au bout de 4h dans l’un des seuls motels à proximité de Kings Canyon. Un endroit très cher avec des prestations laissant pourtant à désirer, mais inutile de discuter les lois de l’offre et la demande …

Comme pour notre arrivée à Ayers Rock, il est trop tard pour que nous puissions aller marcher à Kings Canyon et nous prenons le temps de nous poser un peu, avant de profiter d’un point de vue dédié à l’observation du massif rocheux pendant les levers et couchers de soleil depuis le motel. Joli, mais nous arrivons un peu tard pour profiter des meilleures lumières.

Plus tard dans la soirée, nous entendons des bruits étranges à proximité de notre chambre. Nous apercevons alors un dingo, canidé sauvage typique d’Australie, consentieusement occupé à ranger à sa manière le contenu de la poubelle de la cuisine commune (ou de trier les déchets ?!). Autant dire qu’il fait ça très bien ! Nous n’avons pas de photo exploitable du moment malheureusement mais le spectacle est assez surprenant. Même les sacs plastiques ont l’air de l’intéresser ! Un campeur voisin ira déloger le canidé et le fera déguerpir du camp. Il faut savoir que ces situations sont assez fréquentes en Australie. Malgré son côté mignon et exotique pour nous, le dingo est en fait considéré comme un nuisible dans certaines régions car ces animaux volent ce qu’ils trouvent et tuent même du bétail ainsi que d’autres animaux sauvages menacés (comme celui dont le nom commence par “Ko” et finit par “ala” battant tous les records de mignonitude, vous voyez ?).

Jour 3

A l’aube de notre 3e jour dans le Centre Rouge, nous nous mettons le plus rapidement possible en selle pour aller voir le lever de soleil sur Kings Canyon depuis le point de vue du motel. Nous ne sommes en effet pas assez matinaux pour aller voir le spectacle sur place, le spot le plus populaire nécessitant d’arriver avant 6h du matin à 2h de voiture + marche de notre QG !

Le spectacle terminé, nous nous dirigeons vers le massif pour y passer la matinée. La marche de près de 4h proposée fait grimper sur le massif rocheux pour faire un tour du canyon. Nous commençons donc par l’ascension où nous tombons par chance sur … nos premiers kangourous ! Un adulte et un petit, qui eux ne semblent pas très heureux de nous voir et prennent la fuite.

La marche au sommet du canyon est extraordinaire et dépasse toutes nos espérances en terme de panoramas, très variés, et nous sommes surpris de voir une telle biodiversité dans un endroit que l’on aurait pensé complètement désertique et sec. Nous recommandons vraiment cet endroit coup de coeur à tous ceux qui passeraient par là !

Une fois la marche terminée, nous regagnons le motel pour manger et nous mettre à l’abri du soleil devenu infernal. À l’heure du coucher de soleil, nous profitons une dernière fois du canyon en allant cette fois-ci à l’heure au spot dédié du motel et arrivons même à récupérer des transats pour profiter confortablement du spectacle. Encore une fois, moment enchanteur à voir ces subtiles nuances orangées sur le massif, virant au violet une fois le soleil couché.

Nous rentrons tranquillement après cet agréable moment et ne tardons pas à recroiser un dingo sur notre route, fin de journée oblige. Cette fois, l’animal rentrera bredouille car cette fois toutes les cuisines sont bien fermées comme préconisé par la direction du site. Désolé l’ami !

Une fois dans notre chambre, nous allumons la télévision locale par curiosité et tombons sur des news alarmistes concernant les “bushfires” où “feux de bush” en français. En gros, de gros incendies dans le bush australien sont hors de contrôle, notamment vers Port Macquarie, Brisbane et sur la côte Est entre Brisbane et Sydney. Oups ! Ces lieux sont sur l’itinéraire de notre road trip … Heureusement, notre prochaine destination se situe au Nord-Est et non plus au sud mais il nous faudra surveiller l’évolution de la situation. Les discours entendus ne sont que peu rassurants, car cela fait plus d’une semaine que les feux ont atteint l’envergure détaillée ce soir là, les vents se lèvent, et aucune pluie ne semble d’actualité les jours suivants.

Comme nous le verrons dans de prochains articles, les incendies auront bel et bien un impact sur notre itinéraire …

Jour 4

Le lendemain, nous devons déjà nous rendre à l’aéroport d’Ayers Rock pour continuer notre périple sur la côte Nord-Est. La journée commence dans l’action quand nous constatons que notre compagnie aérienne nous a envoyé un texto énigmatique durant la nuit nous indiquant que le vol a été décalé sans plus d’information. N’ayant pas d’accès internet, nous ressentons un petit coup de stress.

Ni une ni deux, nous filons à l’accueil du motel pour leur demander de regarder sur internet les détails. Apparemment, 1h de retard seulement. Nous nous dépêchons de reprendre la route pour éviter les surprises de dernière minute et recevons durant le trajet un nouveau message indiquant un décalage du vol … Pas le choix, nous devons filer au plus vite à l’aéroport sans pouvoir récupérer plus d’information en attendant, c’est que 3 bonnes heures de routes nous attendent !

Nous faisons un arrêt au stand peu après le départ pour refaire le plein d’essence et nous apercevons des dromadaires ! En discutant avec un local, nous apprenons qu’il y aurait environ un bon million de ces bêtes en Australie, après qu’ils aient été importés du moyen-orient avant que les trains ne se développent dans le pays, les camélidés s’étant bien accoutumés sur place. Il y aurait désormais des tentatives pour exporter une partie de ces bêtes vers leurs pays d’origine ! Une visite plus poussée du site nous permettra également de débusquer tout le gang des pigeons Elvis : on le savait qu’ils cachaient quelque chose ces piafs !

Remis de nos surprises et après 2 heures de route sans encombres, nous nous arrêtons pour une petite pause au Mont Conner qui nous rappelle étrangement un toast de petit déjeuner !

En arrivant à l’aéroport, nous constatons avec dépit qu’il n’y a PAS de wifi et qu’aucun membre de notre compagnie n’est au guichet. Outre le problème de ne pas savoir si on embarque aujourd’hui ni à quelle heure, nous sommes aussi très embêtés de ne pas pouvoir contacter la compagnie de location de van que nous ne pourrons pas prendre le véhicule pour notre roadtrip à venir avant le lendemain ! Nous nous déménons tant bien que mal pour récupérer une connexion internet en squattant le wifi de bus de touristes faisant la navette depuis l’aéroport!

Pour résumer la fin de l’histoire, nous arriverons à avoir l’information sur le départ ayant 3h de retard, Marine pourra vérifier que la location de van ne débutera que le lendemain de toute façon, ce qui nous permettra de nous rendre compte que nous n’avons aucun logement de prévu pour le soir même, donc nous fera réserver 2 lits dans un dortoir pour backpackers en catastrophe par email, en priant que le gestionnaire réponde alors que nous arriverons sur place après la fermeture de la réception. Heureusement il sera très réactif et nous proposera une solution permettant de récupérer la clé de notre chambre en son absence.

Après 3h d’attente et 2h30 d’avion, nous arrivons à 20h30 à Cairns, Queensland. Plus de navette disponible après 20h (la blague), nous prenons un taxi Uber et rejoignons enfin notre QG pour la nuit.

Nous disons une dernière fois mentalement aurevoir aux superbes cailloux rouges du centre.

“Et au final, qu’est ce qu’ils ont de spécial ces cailloux rouges ?”

Nous ne savons toujours pas mais ils ont quelque chose de magique : c’est un mélange qui vient des lumières et des couleurs, des légendes aborigènes, des mouches, et de cette nature à l’état brut.

Sur ce, bonne nuit et à bientôt pour vous raconter le début de notre périple sur la côte Est !