Après une fantastique et inoubliable nuit dans le désert à la belle étoile (cf. Article précédent), nous arrivons en train à Jodhpur, ville bleue, après avoir pris congé de cette adorable famille rencontrée à bord, et avec qui nous avons échangé photos, nourriture et couvertures ! À la sortie de la gare, nous prenons un rickshaw vers notre guesthouse, via Uber ! C’est très drôle de voir une image de tuk-tuk sur l’appli lorsque l’on est parti pour commander une voiture ! On l’a constaté, cette option n’est pas du tout disponible partout. Chaque ville a ses propres règles à ce sujet et l’usage d’Uber est souvent assez différent dans chacune. En tout cas, commander un tuk-tuk via l’appli a le mérite de permettre des voyages bon marché, sans crainte de se faire arnaquer lors d’une négociation. Ça repose un peu. Arrivés sur place sans encombre, nous faisons notre enregistrement habituel : paiement d’avance (principe que l’on n’aime pas trop, surtout dans un pays où les chambres peuvent être biiiennn pourries), remplissage du registre et photocopie des passeports. Bonne surprise lors de la visite de la chambre qui semble propre et mieux équipée que la dernière au style troglodyte à Jaisalmer ! Il est temps de manger. Nous prenons confiance depuis quelques jours et nous sommes prêts à tomber malade pour une nouvelle étape : manger dans la RUE ! Pour une première, nous cherchons à avoir quelques garanties et trouvons un magasin vendant de la nourriture de rue avec de très bons avis en ligne. Ce n’est pas trop dans l’esprit mais ça nous permet de nous lancer ! La boutique est tenue par un homme âgé qui ne parle pas anglais, mais on arrive malgré tout à commande des samoussas et des kachoris pour des prix défiant toute concurrence, surtout par rapport aux restaurants ! Le tout est très bon : les samoussas sont des beignets de forme triangle fourrés de purée de pomme de terre au cumin et au piment (oui, ça pique), tandis que les kachoris sont des beignets ronds fourrés au dhal, une soupe de lentilles au massala, plutôt épaisse pour le beignet. Manger pour 50 roupies (moins de 1 euro) des choses aussi bonnes nous laisse penser que nous avons bien flambé les jours passés avec nos 500 roupies pour 2. Nous rejoignons le centre-ville après nous être perdus dans les ruelles, où nous avons admiré le tableau quotidien de la vie à l’indienne.

Nous finissons par arriver au centre, près de la tour de l’horloge, où nous reprenons à manger dans la rue car nos portions précédentes étaient un peu légères.

Une nouvelle fois, c’est bon, mais nous avons peur d’être malade car nous n’avons aucune idée du sérieux de l’échoppe et parce qu’en plus des beignets nous avons cette fois le droit à une sauce verte froide d’origine inconnue versée dessus.

Nous rejoignons ensuite un endroit célèbre pour servir des bonnes joyeusetés sucrées. Nous cherchons à gouter leur spécialité : le Makhaniya Lassi, du yaourt au safran et à la cardamome. L’endroit est bondé et les serveurs livrent en salle des lassis à tour de bras. Nous profitons de croiser le regard une fraction de seconde de l’un d’entre eux pour commander les nôtres et finissons par être servis. Ce mélange surprenant a priori est vraiment excellent ! Et à environ 2 ou 3 fois moins cher que les autres lassis plus standards que nous avons testé jusqu’ici, nous nous promettons de revenir les jours suivants !

Nous continuons notre balade au hasard et cherchons assez vite un endroit pour manger le soir. Nous allons faire nos curieux dans la cour d’un hôtel de luxe pour voir la déco et sommes surpris de tomber sur les Sétois rencontrés à Jaipur lors d’un petit déjeuner. Ils nous conseillent d’aller à l’énorme puit non loin de là, ce que nous nous empressons de faire. Nous arrivons au puit au moment du coucher de soleil. C’est magnifique mais assez vertigineux ! Nous voyons des poissons dans l’eau attirés par les chapatis rassis que jette un local.

Nous nous faisons interviewer sur place par des jeunes qui cherchent à savoir comment des touristes arrivent à Jodhpur et ce qu’ils y font. Nos interlocuteurs ont l’air très content de récolter des informations pour leur étude ! Nous filons au Namaste Café pour le dîner. Un endroit où l’on peut se poser sur des matelas au sol et manger sur des tables basses. L’ambiance est propice au calme et nous permet de nous ressourcer. Nous avons de plus une vue extra sur le fort de Jodhpur éclairé juste devant nous, et un des plats que nous commandons, le Ker Kaju Dak, à base de raisins, noix de cajoux, de ghee et masala, est délicieuse (mais super gras !). Nous leur demandons s’ils font quelque chose de spécial pour le nouvel an, mais malheureusement non. Nous allons donc dans les établissements alentours pour avoir une idée des offres disponibles puis rentrons à pied à notre guest house.

Nous commençons la journée du lendemain en retournant au premier magasin de street food où nous étions la veille. Cette fois, c’est le propriétaire actuel qui nous accueille, et nous apprenons que nous avons rencontré son père la fois précédente. Commerce de famille, comme souvent ici. L’homme est très accueillant et, à la suite de nos éloges sur les essais culinaires de la veille dans sa boutique, nous donne un cours de cuisine de rue en nous faisant goûter à peu près tout ce qu’il a dans sa vitrine ! Nous aimons tout ce que nous mangeons, sucré et salé.

Nous lui achetons quelques sucreries avant de lui demander conseil pour consommer un bon masala chai. Il commence à nous indiquer un endroit dans le centre avant de se raviser pour nous dire que c’est sa femme qui prépare le meilleur thé. Nous voilà alors invités sans prévenir chez lui pour le gouter ! Il nous conduit rapidement chez lui où nous faisons connaissance de sa famille : mère, femme, enfants, et même le frère avec sa femme et ses enfants vivent ici sous le même toit. Nous nous observons mutuellement, très curieux, et rigolons beaucoup de la situation. Nous sommes invités à nous installer dans la chambre la plus confortable et nous avons le droit de gouter au plat que sa femme est en train de préparer pour le déjeuner : du paneer aux légumes. Elle nous prépare également deux chapatis pour aller avec, le grand luxe ! Nous avons également la chance de goûter à d’autres sucreries qui ne sont pas vendues ce jour-là dans sa boutique : du labdu, une sorte de boule de poudre de fruits secs et d’épices. Pour couronner le tout, nous en testons deux sortes : une version douce et sucrée, et une version plus forte en épices et sans sucre, apparemment un fortifiant apprécié par les personnes d’un certain âge. Bien entendu, tout ceci est agrémenté d’un thé masala, raison pour laquelle il nous avait invité à la base !

Nous sommes émus par tout ce partage. Nous discutons un bon moment et prenons note que les enfants ont crevé leur ballon. Nous prenons quelques selfies avant de partir pour une nouvelle exploration de la ville. Avec tout ce que nous avons mangé pour le « petit déjeuner », nous sommes d’attaque pour aller visiter le fort de Mehrangarh. Nous faisons la visite payante, ce qui nous donne accès à la majeure partie de l’établissement. Nous profitons des nombreuses explications fournies par nos audioguides, en apprenons plus sur le système des castes et la hiérarchie entre elles, sur les « bonnes vieilles traditions » comme de brûler vives les veuves de soldats morts à la guerre, l’histoire du clan Rajput, la chronologie des différents palais (Mahal) du fort, et autres explications au sujet des divers Maharadjas qui se sont succédés, l’impact de leurs règnes …

Alors que le parcours semble pour Marine assez clair à suivre, Anthony trouve le moyen de se perdre en rebroussant chemin à mi-parcours, faute d’avoir vu le passage menant à la suite ! Il erre pendant 30 bonnes minutes et tombe sur de nouveaux endroits menant tous à des culs de sac et étrangement sans icône d’audioguide, lui laissant un doute au bout d’un moment d’être revenu en arrière par erreur. Pendant ce temps, Marine a le temps d’atteindre la sortie du chemin principal et s’inquiète de ne pas y retrouver Anthony, qui arrive de son côté à retrouver le chemin principal en retard à la suite des indications téléphoniques de Marine … Quelle aventure ! Une fois la partie payante terminée, nous explorons les derniers endroits accessibles, qu’Anthony a déjà entrevus par ses pérégrinations hasardeuses, incluant une belle vue sur la ville et sur son quartier bleu, ainsi qu’un joli temple.

Nous repartons du fort et nous dirigeons vers Jaswant Thada non loin où nous ne nous attardons pas car nous commençons à fatiguer. Nous profitons malgré tout du coucher de soleil et des reflets rougeoyants du soleil sur tout ce qui nous entoure.

Sur le chemin du retour, nous serons plusieurs fois interpellés pour prendre des photos avec des locaux. Nous redescendons en début de soirée vers le centre-ville où nous allons consommer un Makhaniya Lassi aussi bon que la veille. Nous nous risquons également à essayer le Rabdi, à base de lait concentré, mais c’est trop sucré pour nous. Nous terminons notre soirée en ville par la recherche d’un ballon pour les enfants de notre vendeur de street food préféré, et leur achetons en plus quelques bonbons. Cela nous demande un peu de temps de dénicher les bons magasins au milieu des bazars de la ville car les magasins sont majoritairement spécialisés et certains types de biens ne se trouvent que dans un nombre restreint de quartiers.

Nous rentrons après avoir pris un peu de street food pour le dîner afin de terminer la journée rapidement (et espérer avancer sur le blog !). Notre périple jusqu’à la guest house à pied de nuit nous amène quelques frayeurs à cause des chiens errants beaucoup moins commode une fois le soleil couché. Nous bifurquons plusieurs fois pour les éviter mais sommes parfois contraints de progresser au milieu des grognements en espérant qu’ils n’aillent pas plus loin que la provocation. Nous arrivons à rentrer assez tôt finalement, ce qui nous permet de passer un peu de temps sur l’ordinateur … mais pas pour le blog, des affaires urgentes de bus pour le surlendemain à gérer … Nous repartons le lendemain comme tous les matins vers la boutique de notre ami street fooder, avec les cadeaux pour les enfants. C’est son père qui est aux commandes avec son petit-fils et aucun des deux ne parle anglais. Du coup, difficile pour nous de demander où est le fils de l’un et le père de l’autre. Nous prenons deux ou trois choses à manger et envoyons directement un message à notre ami pour voir où il est. Il nous répond qu’il est à l’étage et nous l’attendons gentiment. En redescendant, notre hôte nous ramène des labdus encore différents de la veille qu’il prépare pour une commande spéciale. C’est encore une fois très bon ! Nous offrons les cadeaux pour les enfants qu’il a du mal à accepter : le comble ! Nous discutons quelques temps et il finit par nous demander ce que nous faisons pour le réveillon du nouvel an, car nous sommes le 31 ! Nous lui avouons que ce n’est pas encore très clair pour nous et il nous répond qu’il peut nous trouver un plan. Pourquoi pas ! Il doit connaître du monde après tout et nous ne craignons pas l’arnaque venant de lui. Nous prenons temporairement congé et visons maintenant le quartier bleu de la ville. Mais avant, nous retournons au puit de la veille pour prendre de jolies photos de jour. Les lumières nous permettant cette fois de visualiser la meute de poissons grouillant au fond.

Nous suivons les indications de notre ami pour rejoindre les célèbres bâtiments ayant donné le surnom de « ville bleue » à Jodhpur. Nous nous perdons comme d’habitude dans les ruelles car le tracé des routes est toujours un vrai labyrinthe où des chemins a priori équivalents ne le sont en fait jamais. Plusieurs fois nous échouons à « couper » ou « prendre un raccourci ». Nous finissons par voir des bâtiments bleus, mais pas de façon aussi dense que ce que l’on pouvait apercevoir depuis le fort de Jodhpur la veille.

Nous continuons nos pérégrinations pour arriver dans le bon quartier grâce à nos smartphones. Nous voyons cette fois plus de bleu mais il nous faudra croiser le chemin d’un ado-pour nous guider dans les endroits les plus bleus de la ville, se terminant sur un point de vue très joli sur l’ensemble du quartier. Bien entendu, ce qui apparaît comme une « aide » au début se transforme en expédition tarifée. Nous lui donnons un petit quelque chose et le laissons partir. Marine est aux anges, voilà la ville bleue dont elle rêvait tant !

Nous décidons de retourner au centre-ville depuis la vieille ville bleue à pied. Le chemin est assez long mais une grosse surprise vient détourner notre attention de la peine : notre premier éléphant en chair et en os ! Dans une rue du marché, comme si de rien n’était. Nous n’imaginions pas en rencontrer un ici ! Nous l’observons et comprenons qu’il est bien dressé. Il attrape uniquement ce que les locaux au sol lui donnent pour se nourrir. Bien entendu, un cornac est sur son dos, ce qui nous rassure (vis-à-vis de la situation, car niveau bonheur animal, on repassera …).

Nous nous prenons le Makhaniya Lassi règlementaire une fois arrivés au centre-ville pour nous récompenser de nos efforts. Nous partageons notre table avec des suédois qui nous conseillent de gouter un dessert à base de carotte. Affaire à suivre mais nous n’avons pas encore mangé et c’est l’heure de déjeuner. Nous filons devant une échoppe très atypique spécialisée dans les omelettes. Des palettes d’œufs empilées devant le bouiboui confirment que nous sommes au bon endroit et nous commandons des sandwichs à l’omelette, spécialité de la maison visiblement … Malgré nos craintes concernant la qualité des œufs, le résultat est plutôt pas mal. Nous souhaitons aller nous poser avant de continuer car nous souhaitons faire des emplettes sans nous tromper sur la qualité et internet peut nous aider à prospecter. Nous trouvons un café non loin proposant une salle, mais les prix ne sont pas du tout les mêmes que ce que nous trouvions jusqu’ici dans la rue. Nous prenons 2 sodas basiques, mais hors de prix, pour légitimer quelque peu notre place. Des tarifs occidentaux en Inde, ça nous fait vraiment bizarre ! Notre prospection en ligne nous conduit chez le vendeur d’épice Ratore, malgré tout difficile à trouver car de nombreux vendeurs d’épices aux échoppes similaires l’entourent. Nous prenons plusieurs mélanges d’épices à offrir, que ce soit pour réaliser des currys ou du masala chai, et prenons en plus des épices non mélangées pour pouvoir refaire les recettes apprises à Pushkar et ainsi maîtriser les quantités. Nous négocions assez peu le panier final, demandons tout de même un sachet d’épices gratuit, ce qui nous semble vraiment ridicule au vu de la somme payée, mais c’est trop tard. Le vendeur nous offre même de l’encens, et nous nous demandons si ce n’est pas par pitié au vu de la super vente qu’il a faite !

Nous retournons à l’échoppe de notre ami vendeur de street food qui nous offre un masala chai préparé par sa femme. Nous testons encore de nouvelles choses : des sortes de morceaux de pâte cuite avec de la carotte et du cumin servant de base pour des plats en sauce (cela rentre de façon surprenante dans la catégorie des légumes pour eux !) et des chips de pomme de terre avec diverses épices que Marine apprécie. Notre ami nous propose d’aller voir un restaurant tenu par son oncle avec une formule nouvel an à 1000 roupies de consommation minimum par personne (13 € environ) pour profiter du spectacle de musique traditionnelle sur le toit avec vue sur la ville et le fort. Nous regardons la carte qui nous laisse penser que nous pourrons tester plusieurs plats pour ce prix et nous laissons tenter en payant une caution pour la table. Nous retournons à la guest house pour déposer nos affaires et trainer un peu. Il est encore tôt et nous n’atteindrons pas minuit et 2020 si nous allons tout de suite au restaurant. Nous finissons par rejoindre l’établissement vers 20h30. La musique traditionnelle est sympathique et nous voyons à plusieurs reprises des danseurs se lancer dans des shows solos au milieu des invités. La vue de nuit sur tout Jodhpur et le fort éclairé est magique pour cette soirée spéciale. Côté repas, nous limitons la consommation de boissons pour nous concentrer sur un festin, avec 5 plats à la carte commandés sans dépasser le budget, ainsi que les chappattis nécessaires en sus. Parmi ce que nous essayons, un plat typique du Rajasthan fait particulièrement bonne impression. Les autres plats sont bons mais pourraient être meilleurs, la concurrence avec le restaurant à Pushkar étant décidemment rude !

Un homme vient à notre table nous faire un numéro de découpe artistique de papier, soi-disant gratuitement quand nous essayons de décliner au début, mais avec donation au final … Nous en avons marre de ce fonctionnement et lui donnons uniquement quelques roupies, ce qui ne semble pas lui plaire. Tant pis, marre des frais déguisés !

Nous quittons le resto avant minuit car Marine a froid et nous sommes parvenus à atteindre le budget avant 2020. Alors qu’Anthony avait tout calculé pour ne pas avoir de surprise, et atteindre le montant de 1000 roupies exactement, on nous sort une note de 90 roupies en plus. Rien de grave, mais nous contestons en refaisant le calcul devant eux. Ils font mine de ne pas comprendre et sont incapables de nous expliquer la différence … Nous payons mais partons en colère. Nous retournons à la guest house un peu avant minuit. Les premiers feux d’artifice ne tardent pas à être entendus et nous filons sur le balcon pour observer les départs de fusées partout dans la ville. Ce ne serait certainement pas homologué en France mais qu’est-ce que ça claque ! Bonne année 2020 Jodhpur ! En avance de quelques heures sur la France …

Nous nous réveillons le lendemain pour notre dernière matinée à Jodhpur ! Anthony se réveille malheureusement un peu barbouillé et vit un de ses premiers moments de mal du pays en ce début d’année ailleurs. Nous rempaquetons nos affaires et réalisons le checkout de notre chambre. Nous laissons comme souvent nos sacs sur place pour garder notre liberté les quelques heures précédant le départ. Les sacs sont ici stockés dans une pièce prévue à cet effet à côté d’une mamie peu tonique qui semble être la garante de leur intégrité. Nous faisons confiance, pas le choix. Objectif : notre magasin de street food préféré, mais notre ami n’est pas là. Petit message pour se donner rendez-vous mais il n’est pas sur place et ne pourra pas nous rejoindre avant une heure. Nous préférons lui donner rendez-vous plus tard s’il est là. Nous filons alors vers le centre-ville pour un autre Makhaniya Lassi auquel nous sommes devenus accrocs. Nous mangeons également des Gulab Jamun et décidons de tester le dessert à la carotte conseillé la veille par notre rencontre suédoise. C’est bon, mais pas un coup de cœur. Nous ne le retiendrons pas pour la suite.

Nous nous lançons ensuite dans une tentative de shopping osée : le textile, et les écharpes en particulier, produits ouvrant les portes à toutes les arnaques possibles avec les contrôles de qualité impossibles. Nous entrons dans plusieurs magasins où nous passons à chaque fois un peu de temps et où il est toujours difficile de sortir sans subir une pression pour acheter « au moins quelque chose » avec « un bon prix ». Nous voyons tous les prix sans vraiment reconnaître les produits de meilleure qualité.

Nous finissons par arriver dans une enseigne apparemment « qualitative » dans la ville : Blue Bohemian. Le vendeur de cette échoppe nous fait un speech assez long sur les différentes qualités de textile et comment les reconnaître, ce qui donne l’impression d’honnêteté, même si nous ne pouvons être surs de rien. Les bons avis en ligne nous donnent une raison de plus de rester un peu dans la boutique. Alors que notre objectif principal était de trouver une étole pour la maman de Marine, celle-ci tergiverse énormément pour au final ne rien acheter, mais faisant suffisamment patienter Anthony pour qu’il achète deux foulards alors qu’il n’avait rien prévu de prendre ! Heureusement, sa bonne négociation lui permet d’atténuer l’impact de l’achat sur le budget. Finalement, Marine change d’objectif et vise désormais un patchwork. Anthony est un peu dégouté d’avoir passé une bonne partie de la matinée pour rien dans les magasins. Nous retournons manger au Namaste Café avec ses matelas au sol. Nous écœurons de la nourriture épicée ce midi, notamment suite à l’orgie de nourriture de la veille, et commandons donc des plats italiens. Bon, autant être honnête, des plats « italiens » pas chers dans un restaurant local, ce n’est pas terrible. Les pizzas faites sur une base de chapatis et les pâtes aux herbes séchées immangeables ne sont pas notre meilleur souvenir culinaire du restaurant et encore moins du pays ! On aurait dû trouver suspect le nom des plats comme « pâtes sauce blanche » contre « pâtes sauce verte ».

Nous filons au plus vite et reprenons un peu le shopping pour faire un état des lieux des patchworks que l’on peut trouver sur place. Nous trouvons quelques candidats intéressants mais Marine n’achète rien, doutant de savoir ce qui pourrait plaire à sa maman.

Le temps passe et nous devons songer à notre départ. Nous prenons des provisions pour le voyage en bus qui nous attend puis nous retournons une dernière fois voir notre ami street fooder. Par chance, il est là ! Nous nous souhaitons la bonne année et lui prenons quelques provisions en plus. Il nous offre une bouteille d’eau, décidemment le commerçant le plus généreux que nous ayons vu jusqu’ici. Nous nous disons aurevoir et retournons chercher nos sacs à la guest house. Nous n’avons pas de temps à perdre. Nous essayons de commander un chauffeur Uber pour le point de rdv du bus, excentré, mais il est impossible de partir de la guest house et les points de rdv sont loin. Nous descendons voir des rickshaws qui nous proposent un prix énorme de 150 roupies pour la course. Nous essayons de négocier alors qu’au moins 6 chauffeurs sont sur place à ne rien faire, mais ils se soutiennent et personne ne cherche à casser les prix. Alors que nous nous apprêtons à partir à pied, l’un d’entre eux nous propose un dernier prix à 120, toujours cher pour la distance. Nous refusons et continuons à pied. Le temps continue de tourner et il devient difficile de tenir tête aux rickshaws que nous continuons de croiser sans risquer de louper notre bus. Malheureusement, les prix ne bougent pas et ils semblent tous conscients du fait qu’Uber ne leur fait pas de concurrence en centre-ville et dans les quartiers aux ruelles étroites. Nous forçons malgré tout et continuons notre chemin. Nous reprenons l’application Uber et voyons qu’il nous suffit de passer la porte de la ville de l’autre côté du vendeur de Makhaniya Lassi et de la tour de l’horloge pour atteindre une zone atteignable par les chauffeurs VTC. Le timing est très serré et nous nous dépêchons pour rejoindre cette zone. Nous commandons alors une voiture, mais il y a beaucoup de bouchons et nous craignons que notre chauffeur ne s’embourbe dans le trafic. C’est tendu ! Nous scrutons l’horizon à la recherche de notre chauffeur. Marine, qui est partie à sa rencontre, le repère et vient exfiltrer Anthony au dernier moment avant que le chauffeur ne soit trop enlisé. La voiture est enfin en route pour nous amener au bus pour 90 roupies au lieu de 150. Cette économie valait-il la prise de risque et la perte potentielle de plus de 1000 roupies de bus ? Avec le recul, pas sûr ! Heureusement, la course se déroule bien et nous arrivons au point de rdv de la compagnie de bus. Le bus est bien entendu sur place, à quelques minutes du départ. C’était chaud ! On vous laisse, il faut que nous reprenions notre souffle ! Rdv à Udaipur ! PS : En attendant, on vous laisse en compagnie des cartes !