Le roadtrip vers Melbourne est maintenant bien entamé et nous nous réveillons dans un freecamp au Nord de Rockampton (cf. Article précédent), notre destination pour la journée. Plusieurs choses nous intéressent dans cette ville. En premier, son zoo abritant des espèces endémiques, dont kangourous, crocodiles et koalas. En second, en tant que capitale du boeuf dans le pays, tester leurs steaks !

Après une petite heure de route, nous arrivons à Rockampton et nous dirigeons directement vers le zoo. La ville a en effet le mérite d’offrir aux voyageurs peu chanceux ou pressés une opportunité de voir les animaux phares du pays et notamment de la côte Est, le tout sans dépenser un centime. Soutenir le lieu est néanmoins possible en faisant un don.

Notre visite du matin nous permet de combler les manques des jours passés en terme de faune terrestre ! Nous pouvons ainsi voir des dingos, des crocodiles, plein d’oiseaux aux couleurs fantastiques, des serpents, un varan, un wombat …

mais aussi (et surtout pour nous) notre première harde de kangourous (!) …

… un cassoar (!!) (notre honneur est sauf ! cf. notre frustration à Cape Tribulation) …

… et deux ko-a-las (!!!!!!!!) !!!!!!

Ne sont-ils pas adorables, beaux, mignons ? De notre côté, on est à fond !

Ne sont-ils pas vifs et rapides comme l’éclair ? Hum … non ! Pas beaucoup d’action durant notre session avec eux.

Il faut dire qu’un koala dort 20h par jour car l’eucalyptus qu’il mange ne contient pas beaucoup d’énergie … Malgré tout, ce sont des créatures assez badass. Voici quelques “koala facts” pour vous convaincre.

  • Déjà, ce sont les seuls mammifères à pouvoir se nourrir d’eucalyptus, une plante très toxique pour leurs congénères. Bon, la façon d’acquérir la flore intestinale pour un bébé koala n’est pas très “mignonne” (on vous laisse chercher) mais on ne va pas juger mère nature !
  • L’eucalyptus leur procure tout ce dont ils ont besoin pour vivre, y compris l’eau ! Koala veut en effet dire “pas d’eau” en langue aborigène, pour souligner cette particularité. À part lors de conditions exceptionnelles, comme des sécheresses intenses, le koala n’a donc pas besoin de boire, ce qui est très rare dans le règne animal !
  • Pour finir, ce sont des animaux très solitaires, qui vivent chacun dans des arbres voire bosquets différents. Chaque koala est donc une sorte de Chuck Norris de l’Outback (on sait, on ne dirait pas comme ça …).
  • Du coup, pendant la saison des amours, ils savent produire un son apparemment très fort pour arriver à se retrouver les uns les autres. Nous n’avons pas eu la chance d’entendre le “brame” du koala, mais ça doit être déroutant !

Malgré leur badassitude, les koalas sont menacés d’extinction, et on ne les trouve plus que sur la côte Est australienne alors qu’il y en avait dans une bonne partie du pays avant la création des multiples voies routières et la déforestation. Les koalas sont aussi la proie d’espèces élevées par l’homme. Nous ne parlons bien entendu pas des vaches ou des moutons, mais principalement des chiens.

Equipement Anthony Prédateur féroce du Koala …
(Par Steven Shigeo Yamada — Flickr: How is everything going?, CC BY 2.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=31376036)

Après avoir trainé un temps avec les koalas, nous sortons du zoo pour apercevoir une pancarte indiquant les horaires de repas des animaux. Rendez-vous pris, nous y retournerons après déjeuner. Nous espérons voir les koalas au moins un peu en mouvement. Nous reprenons ensuite la route vers le centre ville de Rockampton. Objectif : un petit steak house sans prétention recommandé par le petit futé pour manger de la bonne viande sans se ruiner : le Ginger Mule. Nous faisons simple et testons le steak frites local. Un très bon rapport qualité-prix, probablement meilleur sans sauce au vu de nos essais respectifs.

Nous faisons une pause prolongée au restaurant pour recharger les batteries des téléphones et de l’ordi, et récupérer de l’information en ligne via le Free WiFi. Un sujet nous concerne toujours depuis plusieurs jours : les multiples incendies ayant lieu sur la côte Est.

Rockampton étant le carrefour entre la route vers la côte Est, via Brisbane autour duquel de nombreux feux ont lieu, et celle vers le Sud en passant par le Bush / l’Outback australien, la décision à prendre est imminente. Faut-il prendre le risque d’aller vers les feux et de se retrouver dépassés par les événements si ceux-ci venaient à empirer ? ou faut-il changer nos plans et couper pour rejoindre Melbourne plus rapidement, et trouver autre chose à faire ?

Nous gardons cette question en tête mais opérons un repli express vers la voiture quand nous nous rendons compte que nous approchons dangereusement de l’heure à laquelle les koalas nous attendent attendent leur nourriture !

De retour au zoo, nous faisons un petit tour des différentes zones avant d’aller vers celle nous préoccupant particulièrement. La surprise est de taille : alors que nous espérions au plus un peu de mouvement de la part des peluches grises, nous en voyons une en totale impatience, faisant des tours devant la porte de son enclos. Son soigneur n’est pas encore là mais visiblement, il a un e-stomac connecté !

Heureusement, la soigneuse ne met pas longtemps à arriver. La session est très intéressante car, en plus de voir l’animal réagir à l’arrivée de sa nourriture et de le voir manger, la soigneuse prend du temps pour nous présenter l’animal et répondre à nos questions. C’est super de voir la façon dont le zoo traite ses visiteurs malgré son caractère gratuit. En tout cas, on ne loupe pas l’occasion de faire des photos de ce koala qui nous en met plein les yeux.

Un détail qui nous fait marrer : dans certaines postures, il a l’air de jouer de la guitare ! De ce fait, nous décidons de l’appeler “Georges” comme môssieur Brassens.

“Non ce n’était pas le radeau de la méduse ce bateau …”

L’après-midi est bien avancé et il est déjà temps de s’en aller. Nous disons aurevoir à Georges et ses compagnons et rejoignons le van, pour quitter la ville.

Après une grosse réflexion, nous décidons de contourner la zone des incendies et donc d’éviter la zone entre Brisbane et Sydney pour filer directement vers Melbourne. Nous avons un plan B mais nous devons quand même tirer une croix sur des étapes comme Brisbane et la Frazer Coast, Gold Coast ainsi que les Blue Mountains. Dorénavant, nous visons la côte Sud de l’Australie, à l’Ouest de Melbourne, pour prendre la bien nommée “Great Ocean Road” offrant entre autres de nombreux paysages côtiers, dont les célèbres “12 apôtres”.

Nous devons ainsi rejoindre la région de Melbourne plus tôt que prévu et nous avons encore de la route ! Environ 2000 kilomètres pour être plus précis. Nous décidons de passer la majorité de notre temps sur la route les jours suivants en passant par l’intérieur du pays pour rattraper la côte Sud au plus vite. Il faut dire que notre carte routière ne nous contredit pas beaucoup en terme d’arrêts touristiques à faire dans cette zone !

Nous quittons donc Rockampton par le Sud, mais pas avant de faire un arrêt dans un shop d’accessoires automobiles pour acheter un objet que nous cherchons depuis plusieurs jours : un adaptateur allume-cigare vers prise électrique !

Nous allons enfin pouvoir être plus autonomes sur la partie recharge des batteries pour n’être dépendants que des points WiFi ! Le rêve, au vu des multiples arrêts faits jusqu’ici pour avoir l’un ou l’autre et notamment avancer sur ce blog.

Nous sommes donc cette fois parés pour quitter Rockampton par le Sud … mais … c’est sans compter la parade de Noël qui envahit les routes principales avoisinantes que nous n’avions pas prévu ! Surtout un 21 novembre !!

Nous patientons donc en regardant les parades puis nous pouvons enfin quitter la ville au coucher du soleil. Nous tenons tout de même à rouler et rejoignons un freecamp de nuit environ 1h plus tard, situé sur le parking d’un motel. La route jusqu’à la nuit tombée nous permet de voir plusieurs groupes de kangourous sauvages sur le bas côté, ceux-ci préférant s’abriter du soleil en pleine journée.

Le jour suivant, nous reprenons la route après une pause matinale WiFi assez longue. Le reste de la journée est ponctué par une alternance de paysages ruraux assez quelconques et de zones plus désertiques. Nous suivons la route 39 sur laquelle nous rencontrons peu de véhicules et avec très peu de zones de repos. Bref, on a voulu faire de la route, on en fait.

L’épreuve notable du jour : faire cuire des saucisses à la gazinière portable sous un vent très présent, ce qui nous fait une pause déjeuner de 2h. Nous passons aussi plusieurs fois à la casserole pompe remplir le réservoir d’essence quand on le peut car les stations sont rares et nous devons jouer à la loterie quand nous en croisons une : combien de temps avant d’en trouver une autre ? Y’en a-t-il une moins chère juste après ? Nous perdons souvent …

Le soir, nous croisons de nouveau des kangourous sur le bas côté, finalement pas si difficiles à apercevoir ! La nuit tombée, nous croisons quelques renards (?) que nous n’avons pas le temps de bien distinguer, et nous repeignons la façade du van avec les innombrables bestioles volantes attirées par la lumière des phares. Nous nous arrêtons dans un nouveau freecamp / parking de motel, mais l’endroit est un peu glauque, des bouteilles et autres déchets se trouvant ça et là. Il est 22h et nous sommes fatigués : l’endroit fera l’affaire. Nous sommes maintenant à plus de 800 km de Rockampton !

Le lendemain, nous ne traînons pas sur le parking que nous trouvons toujours glauque, même de jour. Encore une fois, nous passons une bonne partie de la matinée à tenter d’envoyer l’article sur Sydney. Nous faisons de la route tout l’après-midi, dans des conditions très proches de la veille et nous arrêtons dans un freecamp à Wyalong pour la nuit, où se trouve une magnifique reconstitution d’une installation servant à l’extraction d’or un siècle auparavant (1894) : la “True Blue Poppet Head”.

Le lendemain, nous reprenons de nouveau la route pour faire les quelques centaines de kilomètres encore devant nous. Point d’orgue de la journée : nous nous préparons un vrai barbecue pour le midi en utilisant un barbecue électrique disponible sur notre route. Ces appareils sont vraiment chouettes !

Nous arrivons finalement à Geelong, sur la côte Sud et située à l’extrêmité Est de la Great Ocean Road, en début de soirée. Nous sommes attirés par les promesses de douches chaudes près de la plage mais sommes déçus quand nous comprenons sur place que les douches sont froides sauf en tout début de matinée. Nous venons de rejoindre la côte Sud de l’Australie, où il fait donc le plus froid dans cet hémisphère (20 degrés de moins qu’au Centre Rouge, 15 de moins que la veille) et l’idée ne nous motive pas beaucoup. On serre malgré tout les dents et on y va.

Nous trouvons finalement un freecamp près de là où nous avons, pour la première fois depuis notre arrivée, froid toute la nuit.

Comme pour les précédents articles, voici la carte mise à jour.

Après ces trois jours au pas de course, les suivants allaient nous offrir de nouveau plein de beaux paysages et allaient même nous donner l’occasion de nous transformer en perchoir pour perroquets et cacatoès. On vous raconte tout ça très vite ! Bye !