Après une éprouvante, vertigineuse mais surtout fantastique marche le long de la Tongariro Alpine Crossing (cf. Article précédent), nous nous sommes rendus près du Lac Taupo pour trouver un freecamp afin de recharger nos batteries.

Nous nous y réveillons le lendemain vers 10h, après une bonne douzaine d’heures de sommeil. C’est dire si on en avait besoin ! Nous prenons tranquillement notre petit déjeuner avant d’explorer les environs pour trouver de l’eau potable et remplir nos bouteilles. Les photos prises avec le téléphone ne lui rendent pas justice mais, même par temps gris, le site est assez joli.

Nous utilisons le reste de la matinée pour essayer de trouver un clavier pliable connecté (pour rendre plus confortable la parallélisation des tâches pour le blog) : sans succès. Ce type d’appareil est décidément rare dans les magasins … Nous prenons également le temps de faire imprimer des copies de passeport et les visas indiens pour éviter certains scams assez connus dans le sous-continent que nous nous apprêtons à rejoindre et ainsi éviter de se faire voler nos passeports …

Notre budget étant devenu très serré avec les différentes activités marines effectuées, nous mangeons un gros pack de hot-dogs constitués uniquement de pain blanc et de saucisses bas de gamme, auxquels nous ajoutons de la sauce qui nous reste dans nos provisions ! Gastronomie, quand tu nous tiens … Nous les mangeons depuis la voiture histoire d’ajouter au romantisme du moment !

L’après-midi est bien entamée maintenant. Nous avons repéré un peu plus tôt un lieu non loin de là où se trouvent des sources thermales naturelles et gratuites : Otumuheke. Le temps est pourri, mais nous décidons néanmoins d’aller voir. Nous arrivons sur un parking encore à distance des sources mais il faut continuer à pied via un parc. Nous hésitons un moment car le temps est gris et il pleut. Qu’à cela ne tienne, nous finissons par nous dire que nous ne sentirons pas la pluie dans l’eau chaude. Quitte à se tremper, Anthony décide d’y aller avec seulement son maillot de bain et sa serviette, pour éviter de mouiller inutilement d’autres affaires. Marine prend sa veste de pluie en plus, pour faire le trajet.

Malgré la logique infaillible de son raisonnement, Anthony déchante assez vite en pratique lorsqu’il se rend compte que les sources se trouvent en fait à 500m du parking. Il trouve le trajet long, peau nue sous la pluie.

Nous arrivons finalement aux sources et Anthony se rue dans l’eau car il commence à avoir froid. La température doit flirter avec les 40°C, ce qui est super agréable. Nous nous immergeons au maximum pour éviter de sentir la pluie, sans toutefois mettre la tête sous l’eau. Le contraste entre l’eau chaude enveloppant nos corps et la pluie froide, heureusement intermittente, sur nos têtes est assez déroutant mais nous traînons sur place une petite heure. Une vive cascade est également présente, ajoutant un service de massage à ce spa naturel.

Nous finissons par sortir après une dernière séance sous la cascade pour enlever les dépôts d’algues s’étant invités sur nous. Le retour à l’air est saisissant. Nous nous dépêchons de retourner à la voiture (Anthony est toujours équipé de son seul maillot de bain !) en coupant à travers l’herbe. Nous attendons d’être à la voiture pour nous sécher et rentrons rapidement dans le véhicule.

Une fois prêts, nous décidons de partir voir la Huka Fall, une cascade atypique à quelques minutes de route.

Nous arrivons sur place alors que la pluie tombe encore mais nous sommes hallucinés par cette cascade presque horizontale dont le débit est juste fou. La scène est absolument magnifique avec les couleurs turquoise de la cascade se jetant dans l’eau plus sombre de la rivière.

Malgré l’esthétique de la scène, nous capitulons quand la pluie redouble d’intensité et fuyons nous réfugier dans le van.

Nous sommes en début de soirée et il nous faut penser à trouver un coin pour la nuit. Après quelques hésitations, nous décidons de rejoindre la ville géothermique de Rotorua, disposant d’un freecamp en plein centre-ville.

Nous nous arrêtons plusieurs fois sur la route pour observer des phénomènes géothermiques fascinants, tels que des lacs de boue soufrés bouillonnants.

Nous arrivons à Rotorua de nuit et nous postons sur une place de parking dans le parc du freecamp. Après un moment, nous doutons d’être à une place officielle car tous les vans se situent sur un autre parking proche mais plein. Comme d’habitude, Anthony doute de se prendre une amende d’ici le lendemain matin tandis que Marine s’en fou royalement, clôturant le débat par défaut.

Nous terminons la journée par une session cuisine dans le van et dînons au maximum à l’abri des regards toujours dans le véhicule pour éviter d’attirer la police.

Anthony passe une nuit moyenne craignant de se faire dégager. Marine n’est dérangée que par la pluie tambourinant inlassablement la carrosserie.

Nous décidons de partir tôt le lendemain matin pour supprimer au plus tôt les preuves de notre passage.

Anthony se faxe donc sur la place conducteur depuis la partie nuit. Au loin, une voiture de police s’arrête à notre niveau. Pour vérifier notre véhicule ? Après quelques longues secondes, la voiture de police s’en va. Nous nous exfiltrons hors du parking en espérant qu’un van sera parti tôt du freecamp, mais non. Nous filons donc vers le centre-ville car nous avons besoin de wifi pour avancer sur des dossiers, notamment notre logement à l’arrivée à Delhi ! Les scams y étant fréquents et les prix toujours gonflés, il faut un peu de temps pour vérifier les endroits et négocier. Manque de bol, la session du matin nous amène à annuler notre réservation, les informations étant contradictoires entre ce que nous dit le site de réservation et la discussion avec le gérant présumé … Notre première esquive de scam dès la première tentative de réservation en somme ! Il faudra tout recommencer une nouvelle fois plus tard, encore un peu plus sur nos gardes …

Nous nous dirigeons vers le parc géothermique de la ville après cette déception et préparons le van ainsi que le repas du midi avant de partir, pour ne plus avoir qu’à conduire et manger au retour de notre visite. Nous devons en effet rendre le van à Auckland en début d’après-midi le jour même et il y a encore plusieurs heures de route à faire. Le timing risque d’être serré !

Nous passons un petit moment à visiter le parc où nous pouvons observer plusieurs spots de boues bouillonnantes et des plans d’eaux fumantes chargées en souffre. La fumée est parfois si dense que nous arrivons à peine à voir le plan d’eau associé.

Il est possible de se baigner les pieds dans certaines sources chaudes mais nous n’avons malheureusement ni le temps ni de quoi nous sécher.

Nous continuons en dehors du parc pour rejoindre un village Maori accessible à pied où nous profitons de décorations d’art local. Nous sommes surpris de voir des tombes sur place, certaines disséminées à même le village, certaines unipersonnelles et d’autres communes pour entretenir la mémoire des Maoris morts pendant les guerres mondiales.

Nous progressons un peu plus loin pour atteindre le bord du lac Rotorua tellement immense qu’il donne l’impression d’être au bord de la mer, comme aux abords du lac Taupo.

Le temps passe et nous retournons au véhicule au pas de course. Il ne nous reste plus qu’à rejoindre Auckland, notre destination ultime en Nouvelle-Zélande. Nous sommes déjà un petit peu nostalgiques à l’idée de rendre le van et laisser avec lui cette immense liberté qui nous a tant plu ici, comme en Australie. Aménager notre propre van nous paraît une idée séduisante alors que nous sommes à quelques heures de laisser ce mode de transport pour le reste de notre voyage !

La route vers Auckland n’est pas facile, notamment pour Anthony qui a mal dormi et tombe de sommeil. Merci le D.O.C. ! Marine prend le volant et s’arrête pour remplir les stocks de caféine de son partenaire complètement inutile jusque-là. Bien lui en a pris car il arrive à reprendre le volant au bout de 45 min, le temps que la potion agisse.

Le trafic s’intensifie au fur et à mesure que l’on se rapproche de l’agence de location de van, et le temps se dilate, enterrant de plus en plus notre espoir d’arriver à l’heure. Les bouchons aux derniers feux rouges deviennent insupportables.

Nous arrivons sur le parking de l’agence au tout dernier moment et demandons en catastrophe où nous devons nous garer. L’endroit indiqué nécessite de faire un demi-tour qu’Anthony précipite un peu trop et vient toucher par l’arrière un autre véhicule garé ! Mazette !!! Nous sortons du véhicule pour voir l’étendue des dégâts mais rien à signaler à première vue. La personne à qui nous avons demandé l’information est témoin de la scène et prévient sa cheffe qui vient vérifier les dégâts à son tour. La conclusion semble être favorable pour le moment car nous n’entendons pas parler de l’incident au moment de rendre les clés. Nous craignons de recevoir un bilan salé par email a posteriori de la part de notre loueur et ne crions donc pas victoire de suite (au final, nous n’entendrons jamais parler de l’événement).

Nous appelons un chauffeur pour rejoindre la chambre chez l’habitant réservée pour 2 ultimes nuits avant de rejoindre l’Inde.

Nous passons le reste de l’après-midi sur place à discuter avec les divers pensionnaires de la grande maison, et à gérer des dossiers sur internet. Bonne nouvelle : nos visas indiens ont été acceptés. Il était temps ! Nous filons à l’imprimeur le plus proche pour les avoir en papier car c’est obligatoire, n’en déplaise à l’environnement. Nous achetons également quelques provisions pour manger dans la chambre le soir même, car nous avons encore à faire.

De retour dans notre logement, nous lançons des lessives et mettons pour la première fois nos photos à sauvegarder en ligne. Après plus d’un mois, il était temps. Nous prenons également du temps pour retrouver un hôtel à Delhi en utilisant notre guide de voyage pour garantir que nous ne tombions pas sur un scam. Notre avion étant censé arriver en pleine nuit dans la capitale indienne, nous cherchons à avoir une navette de l’aéroport à l’hôtel mais les prix de base sont gonflés. Nous entamons les négociations mais n’obtenons pas de réponse le soir même. Notre arrivée à Delhi est pour le moment très incertaine et nous redoutons de plus en plus notre départ de Nouvelle-Zélande !

Anthony termine la journée par l’imprégnation de ses vêtements d’anti moustiques en prévision des pays à venir puis va enfin se coucher. Marine a terminé sa journée depuis déjà quelques temps.

Anthony se réveille aux aurores pour récupérer de quoi s’habiller pour la journée depuis le Tancarville ou les affaires imprégnées d’insecticide sont en train de sécher. Les affaires encore portées la veille sont à leur tour imprégnées d’insecticide et mises à sécher, en suivant le rituel complet de la veille au soir.

Marine se lève à son tour et la journée peut réellement commencer. Nous prenons une douche et un petit déjeuner puis vérifions les courriels pour constater que l’hôtel en Inde a répondu pour nous demander les détails du vol pour la navette aéroport. Aucune information laissant penser que nous sommes d’accord sur le prix n’étant présente sur le courriel, Anthony demande confirmation de tous les termes pour éviter les déconvenues sur place. Nous commençons déjà à prendre la mesure des us et coutumes indiens !

Nous quittons ensuite la maison pour rejoindre le centre d’Auckland en bus. Le chauffeur du bus nous demande 11 NZD que nous n’avons pas et il n’accepte pas la carte. Nous voyant dans l’embarras, il nous demande combien nous avons sur nous et finit par nous faire des tickets enfant ! Pas de contrôle sur le chemin, ça passe !

Nous arrivons au centre d’Auckland. Premier objectif : l’Office de tourisme, difficile à trouver car il se trouve au sous-sol d’un bâtiment devant une zone de travaux et les panneaux sont très rares. Nous parvenons après plusieurs tours à y pénétrer pour réserver nos billets de bus pour l’aéroport le lendemain.

Nous sommes à quelques jours de Noël et cela se voit : le bâtiment est très décoré pour l’occasion et c’est aussi le cas dans tout le quartier.

Nous sommes affamés et succombons à l’appel du barbecue coréen à volonté. C’est très bon et cela ne nous semble pas si calorique, ce qui nous allège la conscience. En revanche, sans aucune explication, nous faisons des mélanges de viandes et d’assaisonnements qui ne sont certainement pas homologués par Séoul !

Nous continuons notre exploration d’Auckland l’après-midi. Nous commençons par le CBD (Central Business District).

Puis nous nous dirigeons vers le port …

… avant d’arriver dans la zone « Wineyard » ancien quartier industriel réhabilité en zone de loisirs. Nous trouvons par exemple des énormes transats en bois pour se dorer au soleil ainsi que de nombreux bars et restaurants.

L’endroit abrite également le marché aux poissons, lieu merveilleux où l’on trouve des trucs fabuleux en gros format : crayfish (la fameuse écrevisse-homard), crabes, paua (nous n’en avions encore pas trouvé à la vente pour la consommation jusque-là), … Nous apprécions également voir une foultitude de poissons fumés qui semblent faire partie intégrante de la cuisine du pays.

Marine notera au cours de cette promenade tous les efforts des néo-zélandais pour préserver leur environnement : lave-chaussures au port pour éviter la dispersion de contaminants qui menaceraient faune et flore, poubelles de tri, station de gonflage et de réparation de vélo pour encourager l’usage de ce type de véhicule …

Nous passons la suite de la journée à flâner un peu au hasard et nous retrouvons à nous asseoir à la gare ferroviaire où se produit un orchestre de Noël. C’est très inattendu mais vraiment sympa, surtout à la veille de notre départ en Inde qui nous fera manquer ce rendez-vous incontournable de l’année, le pays ne célébrant pas vraiment la fête chrétienne.

Nous prenons le chemin du retour après ce beau moment. Nous retirons de l’argent et arrivons ainsi à payer notre billet de bus retour ! Champagne !

Arrivés dans notre quartier, nous allons manger rapidement dans un fast food peu connu en France, Wendy’s, Avant de rentrer à la maison.

Anthony récupère ses affaires enfin sèches et nous faisons nos paquetages dans les règles de l’art, pour le départ en avion le lendemain matin. Nous réglons certains derniers détails avant de nous coucher tôt pour gérer le réveil du lendemain à 5h.

Le réveil reste néanmoins douloureux et nous nous retrouvons à marcher 1.8 km de nuit à peine réveillés pour rejoindre la navette vers l’aéroport. Celle-ci arrive presque instantanément après nous et nous conduit à l’aéroport en 20 minutes. Sur place, nous nous plions aux standards habituels et allons rapidement déposer nos bagages soute et récupérer nos cartes d’embarquement.

Le tout s’étant passé sans encombre, nous sommes alors très en avance par rapport à l’heure du vol et prenons le temps de petit déjeuner avant de passer les contrôles de sécurité. Anthony essaie également de faire du change de ses dollars néo-zélandais contre des roupies indiennes en tentant de trouver un bon taux : peine perdue à l’aéroport ! Nous nous résignons à perdre un peu d’argent dans la transaction pour avoir de quoi payer dès notre arrivée, les distributeurs ayant la réputation d’être capricieux dans le sous-continent, et le liquide étant roi là-bas.

Notre temps à l’aéroport d’Auckland est également l’occasion de nous faire un cadeau de Noël au duty free : une caméra GoPro Silver que nous regrettons de ne pas avoir eue dès le départ, notamment pour la plongée sur la grande barrière de corail et la nage avec les dauphins Dusky.

La suite est classique : nous rejoignons la porte d’embarquement puis montons dans l’avion en direction de Melbourne dans un premier temps. À l’aéroport australien, nous repassons par la case « contrôle de sécurité » puis embarquons rapidement dans un A380 en direction de Singapour pour une durée de 8h de vol.

Nous arrivons à l’aéroport de Singapour en fin d’après-midi et nous demandons comment nous allons passer la nuit avant notre vol pour Delhi le lendemain matin.

Après récupération de nos bagages et passage de l’immigration, nous explorons le terminal 1 où nous sommes et découvrons l’architecture surprenante du bâtiment Jewel avec son énorme chute d’eau centrale et son vortex par lequel cette eau s’évacue. Le tout est de surcroît intégré à une forêt tropicale aux couleurs de Noël, au milieu de laquelle passent des trains vers d’autres terminaux. En résumé : c’est beau !

Nous faisons le tour des magasins très bien présentés et des restaurants tous plus attirant les uns que les autres avant de nous amuser à la découverte d’un énorme magasin dédié aux célèbres monstres japonais Pokémon.

Nous sommes fatigués et décidons de ne pas trainer davantage pour rejoindre le terminal d’où partira notre prochain avion. Le terminal 4 n’est malheureusement pas accessible directement et nous devons prendre d’abord une navette train jusqu’au terminal 2 puis un bus du 2 au 4. Une petite aventure en soi, mais l’occasion de découvrir d’autres belles choses.

Nous mangeons un morceau avant de faire enregistrer nos bagages pour en être débarrassés jusqu’au lendemain. L’opération nous demande de négocier un petit peu avec le personnel car les dépôts de bagage ne sont théoriquement ouverts que quelques heures avant le départ et il reste encore 12h avant le nôtre.

Nous nous dirigeons vers le contrôle de sécurité, toujours après une petite négociation pour les mêmes raisons, afin d’accéder à une zone plus calme et moins passante que le hall de l’aéroport.

Nous explorons la zone sécurisée et découvrons un espace pour se reposer qui n’est pas réservée aux VIP ! Nous nous posons dans des sièges qui ont le mérite d’être confortable en plus de tout simplement exister. Nous passons ainsi notre première nuit dans un aéroport, notre sommeil étant bercé par les quelques annonces faites au microphone de nuit. Marine finit par en avoir marre d’être sur un siège et fait une moitié de nuit au sol, sur la moquette. C’est aussi l’occasion de pouvoir observer le rythme ralenti d’un aéroport de nuit lorsque nous ouvrons quelquefois les yeux.

Les jours suivants allaient nous offrir une plongée dans le grand bain de l’Inde et de sa capitale, Delhi, capricieuse, intense à (sur)vivre et pleine de pièges pour les nouveaux venus. Rendez-vous au prochain article pour en savoir plus !

PS : le récap sur les cartes