Après nos très beaux moments à Milford Sound, malgré le temps apocalyptique, et au Mont Cook (cf. Article précédent, nous sommes sur les starting blocks près du lac Tekapo pour sortir au plus vite de notre zone de quarantaine imposée par la météo. Il est temps pour nous de rejoindre le Nord de l’île du Sud.

Nous nous précipitons dès le début de matinée vers le pont précédemment inondé bloquant l’accès et sommes ravis de voir que le trafic a repris. Nous sommes libres ! Nous faisons toujours le deuil de la côte Ouest mais nous sommes déjà ravis de pouvoir continuer notre voyage. Notre objectif est la ville de Nelson, où nous souhaitons avoir de plus amples informations sur les accès au Abel Tasman National Park, au Nord-Ouest. Nous avons un long trajet devant nous et le van avale les kilomètres. Nous nous arrêtons au Greta Valley camping ground en milieu d’après-midi afin de prendre une bonne douche chaude. Nous en profitons également pour faire une grosse lessive mais celle-ci prend plus de temps que prévu et nous restons bloqués plus de 2h sur place, retardant ainsi nos plans. Nous finissons tout de même par étendre notre linge humide dans le van, transformé pour l’occasion en séchoir ambulant.

Nous sommes bien à la bourre alors que le soleil commence à se coucher et nous gagnons un peu de temps en avalant des tourtes industrielles froides et des bananes en guise de dîner (gros plaisir !). Nous n’avons plus qu’à rouler une partie de toute la soirée maintenant.

Nous roulons 3h vers le Nord et arrivons vers 21h30 dans la baie de Kaikoura, où nous apercevons une côte rocheuse remplie d’otaries qui jouent cherchent à se dégommer pour avoir le meilleur rocher, et dorment lorsqu’elles l’ont conquis (jusqu’au prochain assiégeant). Nous restons un moment pour les observer et tenter de prendre des photos des scènes dont nous sommes témoins (hélas pas évident de loin au crépuscule…).

Nous reprenons encore la route jusqu’à Nelson, nécessitant 4h supplémentaires. Nous sommes fatigués et la poursuite de la conduite est très difficile. Nous alternons régulièrement de conducteur et finissons par arriver à notre destination, dans un freecamp 30 min avant Nelson même. Il n’y a officiellement plus de place délimitée pour notre véhicule mais nous pouvons encore nous garer sans gêner. Nous sommes de toute façon trop fatigués pour avoir peur de la prune.

Nous nous couchons rapidement, le linge toujours suspendu dans la partie nuit, dont une bonne partie au-dessus de nos têtes. Âmes sensibles s’abstenir !

Nous nous réveillons tôt le lendemain matin, notamment pour éviter un éventuel contrôle matinal par les autorités locales. Une jeep vient se garer juste derrière nous alors que nous sommes presque prêts à partir et Anthony craint que ce soit un type du D.O.C. (Department Of Conservation, les gens qui mettent des prunes aux gens ne respectant pas les règles de freecamp, entre autres) car il a des gyrophares sur son véhicule et porte une chasuble orange. Le mec passe un coup de fil et on entend des bribes de conversation type “out of area …” (« hors zone » en français) et on se sent vraiment visé car notre véhicule est hors zone autorisée pour le freecamp. Ni une ni deux, on profite qu’il soit au téléphone pour engager tranquillement notre sortie du freecamp puis on reprend la route vers Nelson. Nous ne sommes pas suivis : soulagement. Nous ne saurons jamais si nous avons réellement échappé à une amende ou si Anthony a juste été parano.

Nous arrivons à Nelson une bonne demi-heure plus tard et la matinée est assez tranquille. Marine a en effet pris rendez-vous la veille pour une session d’ostéopathie à la suite de sa chute au Mont Cook et se fait donc chouchouter une heure pendant qu’Anthony patiente avec le wifi public de la ville. Nous passons le reste de la matinée à gérer des dossiers avec le wifi, notamment nos billets d’avion pour l’Inde, notre destination suivante.

Nous allons ensuite à l’office du tourisme pour avoir une idée des marches possibles à la journée dans le parc national d’Abel Tasman. Malheureusement, on ne peut faire que le début d’une marche de 60 km, ce qui nous arrête bien avant de pouvoir atteindre les rochers aux otaries et autres joyeusetés faunistiques. Ça sent la désillusion à plein nez.

Nous nous dirigeons malgré tout vers le départ de cette marche à Marahau, maintenant que nous avons fait toute cette route en voiture. On verra bien ce qu’on y trouve !

Nous nous préparons rapidement une salade pour ne pas partir le ventre vide puis Anthony se fait un arrêt café. Nous sommes (en)fin prêts pour marcher et nous entamons les premiers kilomètres.

L’endroit est très agréable à parcourir. Nous voyons des beaux paysages côtiers avec de la végétation (dont des fougères arborescentes vraiment démoniaques), des wekas et des huîtriers aux longs becs rouges. Nous progressons tantôt sur le chemin, tantôt sur la plage, sur une dizaine de kilomètres aller-retour.

À notre point d’arrivée, sur la Apple tree bay, une personne nous prévient qu’un pingouin bleu est dans la place ! On prend le temps de le photographier et le filmer. Le pauvre n’a pas l’air en super forme ou alors il est perdu. Mais il est super beau.

On se promène sur la magnifique plage et croisons d’autres oiseaux dont certains nichant directement sur le sable.

Le soleil se couche et il est temps de faire marche arrière. Nous croisons pas mal de wekas ainsi qu’un pukeko sur le chemin.

Nous finissons la journée comme presque toujours dans un freecamp où nous avons cette fois droit à une place légale et officielle ! Nous dînons dehors car il ne pleut pas et nous sommes de nouveau convaincus par les crackers avec le fromage !

Ah, et notre évier est toujours bouché …

Nous repartons le lendemain avant 7h pour respecter le système local : ce sont en effet les parkings qui deviennent des freecamps la nuit et redeviennent des parkings courte durée la journée.

Nous réservons une activité à Kaikoura pour l’après-midi : une virée en bateau à la rencontre des baleines ! Nous entamons donc la route pour rejoindre la ville à l’heure. Nous nous arrêtons à Nelson en chemin pour demander à l’office du tourisme si le comportement du pingouin était normal ou si nous aurions dû appeler un numéro pour faire intervenir le D.O.C. mais apparemment tout était normal. Les pingouins peuvent ne rien faire pendant une bonne partie de la journée en attendant leurs collègues à la pêche.

Nous reprenons la route et faisons encore quelques arrêts, tantôt pour acheter des cerises à un producteur local, tantôt pour acheter une ventouse dans l’espoir de régler notre problème dévier, une autre fois pour acheter des moules, et une dernière fois pour essayer de dégoter des crayfish, sorte de homard-écrevisse local. Cette dernière tentative est un échec car nous avions sous-estimé les prix (comment ça, une écrevisse à 100 $ ?!!). De plus, le propriétaire du célèbre spot Nin’s bins est en fait un sacré misogyne qui profite des hésitations de Marine pour se moquer d’elle devant ses potes ouvriers. A boycotter si vous allez dans ce coin ! Il y a d’autres vendeurs sur la même route si vous avez le budget.

De retour dans le véhicule, larges sur notre timing et près du but, notre confiance s’effiloche progressivement lorsque nous nous heurtons à de nombreuses zones de travaux nous obligeant à attendre plusieurs minutes tous les 2-3 km. On commence à ronger notre frein par rapport à notre réservation mais finissons par arriver au port avec une petite heure d’avance sans avoir déjeuné. Nous improvisons des sandwichs avec nos provisions et tentons de faire la vaisselle en utilisant la ventouse. Ça fonctionne mais on doit utiliser l’outil après chaque pièce de vaisselle lavée …

Nous rejoignons finalement la zone d’enregistrement de Whale Watch 30 min en avance et attendons patiemment le briefing fait par un animateur plein d’humour avant de rejoindre le bateau pour les 3 prochaines petites heures.

À bord, nous avons droit à un second briefing suivi d’une présentation sur les baleines que nous allons présumément voir : la Sperm Whale que nous connaissons plus en France sous le nom de cachalot. Mais, contrairement à l’expérience des dauphins à Akaroa, une baleine est détectée en 10 min et nous sommes déjà autorisés à sortir en urgence sur le pont !

Nous avons tout juste le temps d’observer la plongée d’une baleine, sa queue disparaissant sous l’eau, mais trop tard pour prendre une photo ! Nous restons sur le pont pendant que l’équipage cherche une autre baleine. Il est en effet plus rapide d’en trouver une autre car une baleine peut passer jusqu’à 60 min sous l’eau entre deux remontées !

Une seconde baleine est détectée peu de temps après ! Nous avons cette fois le temps de prendre en photo sa plongée qui ne tarde pas après notre arrivée.

L’équipage l’identifie et nous donne son nom : Holy Moly. Ils sont apparemment capables d’identifier une baleine à sa nageoire dorsale, avec sa forme et ses cicatrices uniques. Holy Moly est encore plus aisément identifiable car elle a un trou sur le dos.

Nous poursuivons notre périple et avons la chance d’attirer durant nos recherches un albatros qui se pose dans l’eau près de nous. De quoi patienter en toute beauté !

Une troisième baleine est finalement détectée. Nous apercevons quelques otaries de façon brève sur le trajet pour la rejoindre. Celle-ci ne bouge pas trop et reste à la surface, sans doute en train de dormir. Elle finit par plonger mais de façon très nonchalante et beaucoup moins spectaculaire que les fois précédentes.

Coup de théâtre, il semblerait que Holy Molly soit remontée bien plus tôt que prévu, soit 20 min après sa dernière plongée. Nous accourrons, juste le temps de la voir plonger dans les règles. Et là, tout s’enchaîne. Un albatros nous rejoint encore une fois, suivi de près par un giant petrel à peine moins grand.

Ensuite, ce sont des nageoires dorsales que nous apercevons à l’horizon. Une, puis deux, puis cinq … Certains sautent et font des tours sur eux même : on parle bien entendu d’un groupe de dauphins ! Cette fois, ce ne sont pas des dauphins Hector comme à Akaroa mais des dauphins Dusky connus pour se déplacer en grands groupes et pour faire des cascades à tout bout de champs. Ils nous proposent un show virevoltant pendant plusieurs minutes, suivant le bateau et s’amusant avec les vagues qu’il génère.

Mais ce n’est pas tout, Holy Moly est apparemment encore remontée prématurément et nous parvenons à la voir une 3e fois ! Elle reste en plus longtemps à la surface, ce qui nous permet de bien en profiter et elle est même accompagnée de dauphins Dusky. Le spectacle est impressionnant, comme un bouquet final de feu d’artifice.

Sa plongée sera cette fois capturée par une vidéo !

Mais tout à une fin. Les 3h sont déjà passées sans que l’on s’en aperçoive ! On en a pris plein les yeux et ça fait du bien après l’épisode d’Akaroa. On a l’impression d’avoir assisté à un spectacle de cabaret en mer et ces souvenirs sont gravés dans nos têtes (et nos photos).

De retour sur le port, nous reprenons le véhicule direction un freecamp basé sur le parking d’un pub irlandais ! On se fait un bon petit repas avec les énormes moules vertes typiques du pays achetées le matin même, de la crème, du romarin, et des pâtes. On profite de la proximité avec le pub pour aller se chercher des bières (avec modération bien sûr) et on passe une bonne soirée détente avec tout ça.

Nous nous réveillons tôt le lendemain car nous avons craqué pour une nouvelle activité à Kaikoura, toujours orienté faune marine : nage avec les dauphins Dusky. Nous souhaitons vraiment faire cette activité et nous défaire de la déception de notre première tentative à Akaroa. Les Dusky étant réputés plus joueurs et en plus grand nombre que les Hector, nous avons de l’espoir.

Nous arrivons à Dolphins Encounter rapidement, récupérons nos cartes d’embarquement et attendons un peu l’heure H pour accéder à la zone d’équipement. Entre temps, nous remplissons le formulaire habituel dédouanant la compagnie en cas de problème.

Après un assez long moment, nous sommes invités à rejoindre la zone où nous récupérons un équipement complet de snorkeling spécial eaux glacées. Marine a même le droit à un masque à sa vue ! Nous nous changeons sur place (exceptées les palmes ;)).

Nous assistons à un briefing vidéo nous indiquant les consignes de sécurité habituelles mais surtout des conseils pour attirer les dauphins et avoir le maximum d’interactions avec eux. Nous sommes surpris d’apprendre que les Dusky aiment le son. Il est en effet conseillé de produire de multiples sons les plus forts possibles via son tuba. Les Hector étaient au contraire timides et il nous était conseillé d’être le plus discret possible en rentrant dans l’eau.

Briefing terminé, nous nous dirigeons vers les bus nous conduisant aux deux bateaux affrétés pour l’excursion. Chose étrange, nous montons dans le bateau alors que ce dernier est sur la terre ferme. Ce n’est qu’une fois tout le monde dedans que notre engin est immergé ! Ils sont fous ces néo-zélandais.

Une fois dans l’eau, nous sommes invités à sortir sur le pont principal si on le souhaite, et certains en profitent aussi pour faire un point “bases du snorkeling” avec un membre de l’équipage.

Très vite, les premiers dauphins sont repérés et on nous demande d’être prêts. On se regroupe sur les bancs du pont pour enfiler nos palmes, on applique un peu d’antibuée sur les masques et on se positionne à l’arrière du bateau, prêts à entrer dans l’eau. Notre engin se positionne puis une alarme retentit nous donnant l’autorisation d’aller à la rencontre des delphinidés.

L’eau est très froide et on le sent particulièrement aux endroits non couverts. Marine est paralysée par le froid, a du mal à respirer du coup et reste à la surface. Anthony se retrouve à chanter pour attirer les dauphins et en voit plusieurs de très près sous l’eau ! Magique !

Les dauphins se lassent et s’en vont. Nous sommes invités à remonter sur le bateau via la même alarme que pour l’immersion.

Nous partageons rapidement notre expérience alors que l’équipage repère déjà un autre groupe de dauphins et nous sommes invités à nous préparer pour la seconde immersion. Marine réussit cette fois à prendre ses marques et en profite bien mieux.

En tout, nous aurons le droit à 5 nages avec différents groupes (ou parties de groupe) et arriverons sur certaines d’entre elles à faire tourner des dauphins autour de nous. La 4e nous permettra même de voir des bébés se déplacer avec leurs mères. Un sacré niveau de mignonitude qui rivaliserait presque avec le koala.

Après la 5e session, nous enlevons nos combinaisons et passons en mode croisière. Un chocolat chaud et des biscuits nous sont proposés à bord pour lutter contre le froid.

Nous voyons de nombreux dauphins autour du bateau tandis qu’une personne de l’équipage nous parle un peu plus en détail de l’espèce. Les acrobaties sont légion. Certains ados imitent les aînés mais peinent à finir les figures. On les voit même essayer de bouger la queue dans les airs pour prendre de la vitesse. C’est très drôle à voir !

Nous prenons ensuite le chemin du retour. Arrivés au port, nous pouvons prendre une bonne douche chaude avant de quitter les lieux.

Nous filons le long d’un parking le long d’une très belle côte rocheuse. Nous déjeunons puis allons au bout de la route pour faire quelques photos de la côte.

En progressant un petit peu sur les rochers, nous apercevons une masse noire flottant sur l’eau. Nous nous approchons pour découvrir une otarie endormie sur l’eau !

En regardant plus en détail autour de nous, nous réalisons que nous sommes en fait entourés d’otaries à fourrure. Nous décidons donc de passer plus de temps sur place pour les mitrailler de photos.

Nous nous enfonçons assez loin dans les rochers et Anthony peine à avancer en claquettes ! Il se fait également agresser par des goélands qui lui tournent autour dans les airs en effectuant des piqués vers lui, le poussant à fuir. L’explication la plus probable est que l’on se soit rapprochés très près d’un nid d’où Anthony a essayé de faire fuir le couveur ou la couveuse en premier lieu. Tel est pris qui croyait prendre !

Pendant ce temps-là, Marine tombe sur un drôle de coquillage, genre bête préhistorique. Quelques recherches sur le net lui apprendront plus tard qu’il s’agissait de la carapace d’un chiton, un mollusque marin.

On passe vraiment pas mal de temps à regarder les otaries un peu partout. Elles s’adonnent pour la plupart à leur activité favorite : la sieste ! Certaines réagissent à notre arrivée et nous les observons interagir les unes avec les autres. Tellement de temps d’ailleurs, qu’en tentant de retourner au parking, nous nous apercevons que la marée est déjà bien remontée et nous isole complètement du continent. Nous sommes contraints de traverser un bras d’eau avec du courant, nous arrivant en haut du genou, pour retourner au véhicule. Avec ses claquettes, Anthony a du mal à progresser sans perdre l’équilibre et finit par tomber dans l’eau, son téléphone buvant la tasse quelques secondes, avant de se relever … Grosse crainte que l’engin soit foutu avec toutes les photos non sauvegardées et les diverses applis bien utiles à près de 20 000 km de chez soi…

Arrivés sains et saufs au véhicule, nous nous changeons et mettons nos affaires à sécher. Le téléphone d’Anthony est mis également à sécher en espérant que cela suffira. Par chance, ce dernier s’était coupé par manque de batterie en début d’après-midi et n’a donc à aucun moment été allumé sous l’eau.

Nous nous arrêtons près d’une borne WiFi pour avancer sur certains dossiers. Nous vérifions notamment que le téléphone ayant pris l’eau est étanche, ce qui est le cas, et on croise les doigts. Nous envoyons également l’article de blog sur la route de Rockampton à Melbourne et nous tentons de finaliser nos visas indiens. Manque de bol, les consignes pour le visa ont changé et nous n’avons plus assez de batterie pour appréhender correctement la mise à jour.

Anthony finit par rallumer son téléphone qui semble fonctionner. Nous espérons que cela perdurera les jours suivants. Nous reprenons en fin d’après-midi la route vers Picton au Nord de l’île du Sud pour prendre le ferry le lendemain vers l’île du Nord. Nous tentons de rejoindre un freecamp près de la ville mais le nombre de places est trop limité et nous sommes cette fois contraints de rejoindre un camping payant. La réception est fermée mais le paiement se fait dans ce cas le lendemain matin à l’aube.

Nous grignotons un petit peu avant de nous coucher. Le ferry part en effet tôt le lendemain et il faut y être bien en avance.

Les jours suivants allaient nous offrir de nouvelles expériences sur l’île du Nord, incluant une marche fabuleuse à travers les monts volcaniques du Tongariro, ainsi que l’observation de nombreux phénomènes géothermiques très répandus sur cette île. Pour en savoir plus, ne manquez pas le prochain épisode !

À très vite,

M. & A.

PS : la carte à jour